Lundi 29 Octobre 2012
« Ce n’est plus supportable », geignent les patrons des 98 plus grandes entreprises du pays dans un appel paru hier dans le Journal du dimanche. Et de réclamer une baisse des cotisations de 30 milliards, une baisse de l’impôt sur les sociétés, une hausse de la TVA, une baisse des dépenses publiques, etc. Autrement dit, réduire le pouvoir d’achat, dégrader encore les écoles ou les hôpitaux, pour augmenter leurs profits.
La BNP a pourtant réalisé 6 milliards d’euros de bénéfices en 2011, Sanofi 8 milliards, Total 12 milliards, Pernod-Ricard un milliard, pour ne citer que quelques-uns des pleurnichards qui déplorent des « marges bénéficiaires historiquement faibles » !
Quant au prétexte brandi pour justifier ce hold-up à visage découvert – la « compétitivité » –, les patrons savent avoir l’oreille complaisante du gouvernement Hollande-Ayrault, qui a entonné le couplet mensonger qui veut que le coût du travail soit trop élevé en France. La réalité, c’est que le travail n’est pas mieux payé ici qu’en Allemagne ou qu’en Grande-Bretagne. Et le travail ne coûte pas, il rapporte.
Ce discours sur la « compétitivité », rabâché jusqu’à la nausée par les patrons, les politiciens qui les servent et les médias, c’est en fait celui de la guerre que la classe capitaliste mène aux travailleurs. Le seul moyen de les faire taire est que les travailleurs élèvent la voix pour leurs exigences, autrement plus vitales pour eux-mêmes et pour toute la société : préserver les emplois, le pouvoir d’achat et les salaires.
Nathalie Arthaud
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