Dans le cadre des questions d'actualité les suppressions d'emplois à Sanofi étaient à l'ordre du jour, le centre de recherches de Sanofi étant situé à la fois sur Vitry et Alfortville.
Le maire après avoir fait état de sa rencontre avec les salariés de Sanofi a proposé un voeu au nom de la majorité municipale pour soutenir les salariés. Je l'aurais bien voté, mais après avoir dénoncé les mesures prises par la direction du groupe, le voeu se concluait par un soutien à l'action du gouvernement.
Gouvernement qui dans les faits ne fait rien contre les patrons des grands groupes qui licencient.
Je me suis donc abstenu après avoir fait la déclaration suivante (le voeu a été voté par l'ensemble des autres conseillers municipaux y compris de droite, le représentant du Front de Gauche a regretté que n'y figure pas l'interdiction des licenciements boursiers et l'a voté aussi ) :
"Je suis, bien évidemment, tout à fait
d’accord pour que le conseil municipal affirme son soutien à la lutte des salariés
de Sanofi pour le maintien de leurs emplois.
Il est particulièrement choquant que,
comme cela a été dit, au cours des trois dernières années, 4000 emplois aient
été supprimés alors que dans la même période Sanofi a engrangé
26 milliards d’euros de bénéfices.
Centre Production Vitry. Au fond le nouveau bâtiment Biolaunch , mais toujours en sous-effectif faute d'embauches! |
Et il est particulièrement révoltant
que la direction du Groupe annonce 900 suppressions d’emplois auxquelles
risquent de s’ajouter 640 suppressions de postes à Toulouse, et Montpellier, car
un tour de passe-passe écarte le centre de recherche de Toulouse du plan
actuel, pour peut-être le filialiser et précariser voire liquider l’emploi dans
une deuxième phase.
Mais pour ce qui concerne les « demandes »
qui sont exprimées dans le vœu et l’appréciation de l’action du gouvernement je
ne suis pas d’accord.
Le voeu se prononce pour une table
ronde et étudier les conséquences des restructurations sur le Val de Marne. Il
ne faut pas se faire d’illusions.
Lors de la manifestation du 3 Octobre à Paris |
Personne ne peut raisonnablement penser que, par le dialogue, la direction de Sanofi va annuler le plan qu’elle prépare depuis de longs mois. Le seul moyen pour qu’elle annule son plan, c’est de l’y contraindre !
Et pour cela que les travailleurs, les salariés qui
recherchent et fabriquent les médicaments qui font la richesse de Sanofi et de
ses actionnaires, imposent par leur lutte collective de conserver leur emploi. Il
n’y a pas d’autre solution. Or le vœu n’en parle pas.
Et c’est la même chose pour les « demandes au gouvernement ». On a vu ce que cela donne… Avant les vacances, le ministre dit du « redressement productif » dénonçait les projets de Sanofi.
Aujourd’hui, il déclare « Quand une entreprise fait cinq milliards de profits comme c’est le cas de Sanofi, elle a le droit de se réorganiser » et après avoir rencontré les dirigeants de Sanofi, Arnaud Montebourg nous présente les 900 suppressions d’emplois comme un moindre mal. Il se plie en réalité aux exigences des actionnaires
Devant le CRVA à Vitry, un "jeudi de la colère" |
Ici non plus, il ne faut pas se faire d’illusions. Le gouvernement ne fera pour les salariés que s’il est contraint par la lutte de ces mêmes salariés.
Ce qui est l’urgence aujourd’hui c’est
l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous, avec si
besoin la réquisition des entreprises qui licencient.
Et puis, j’insiste aussi sur le fait
que la situation à Sanofi n’est qu’une facette de l’attaque généralisée contre
les travailleurs. Parmi les plus importantes il y a Arcelor Mittal, PSA Aulnay,
le volailler Doux.
Tout monde du travail est concerné et il ne doit compter que sur ces propres forces. Nous –Lutte Ouvrière – l’avions dit avant l’élection. L’attitude du gouvernement le confirme aujourd’hui
Je m’abstiendrai donc sur ce vœu car
il ne parle pas de la nécessité des luttes des salariés et exprime un soutien à
l’action gouvernementale, action qui s’inscrit, avec quelques nuances dans la
continuité de la politique de l’ancien gouvernement Sarkozy, au service des
patrons et à l’encontre des intérêts des travailleurs."
Pour prendre connaissance du voeu de la majorité cliquez sur:
Pour prendre connaissance du voeu de la majorité cliquez sur:
VOEU PRESENTE PAR LA
MAJORITE MUNICIPALE SUR LA RESTRUCTURATION DE SANOFI
Le
5 juillet 2012, la direction du groupe SANOFI a annoncé une réorganisation dans
la recherche, la production de vaccins et les fonctions support qui s'apparente
plus à un plan de restructuration, susceptible de menacer des centaines, voire
des milliers d'emplois, ainsi qu'une remise en cause de la pérennisation d'une
industrie pharmaceutique dans notre pays.
Cette
décision est dans la continuité d'un premier plan mondial d'économies qui a
conduit en 2009 à la suppression de près de 4000 emplois directs en France,
dont 1300 en recherche et développement, accompagnée de la fermeture ou de la
cession de 5 sites de recherches ainsi que 3 sites de production.
Cette
stratégie, si elle venait à se confirmer, au regard de l'enjeu national que
représente la recherche pharmaceutique en terme de santé publique, serait
autant dramatique qu'injustifiée. Elle s'inscrit également dans la volonté des
dirigeants de SANOFI d'augmenter, toujours plus, la rentabilité financière du
groupe et le niveau des dividendes versé aux actionnaires, passant de 40% en
2011 à 50% en 2013 du résultat net.
Alors
que SANOFI bénéficie de l'aide publique grâce au crédit impôt recherche
(finançant dans tout le groupe et en France, au moins 1 emploi sur 10), que
l'entreprise a dégagé un bénéfice record de 5 milliards d'euros en 2011, il
serait incompréhensible de la voir s'engager dans un plan de restructuration
dont l'objectif serait la suppression d'emploi en France, et notamment dans le
Val-de-Marne.
Si
le nombre de postes susceptibles d'être supprimés n'a pas encore été annoncé,
nous avons l'assurance que plusieurs sites seraient touchés dont pour la région
parisienne, Chilly-Mazarin et surtout nous concernant plus particulièrement,
Vitry / Alfortville qui emploie 1300 salariés.
Notre
incompréhension est d'autant plus vive que le groupe a investi récemment dans
de nouveaux locaux qui sont aujourd'hui sous-utilisés.
Le
centre de recherche et de production SANOFI joue un rôle majeur pour notre
commune, notre département, notre région, notre pays. Nous ne pouvons pas nous
désintéresser des activités de ce groupe et des emplois qu'il représente dans
un secteur stratégique pour la santé et l'industrie pharmaceutique.
C'est pourquoi :
-Considérant les actions de soutien menées
dans le passé par le Député de la circonscription, René ROUQUET.
-Considérant que Luc CARVOUNAS, Sénateur
Maire d'Alfortville a fait part de sa solidarité aux salariés de SANOFI.
-Considérant que l'industrie pharmaceutique
doit d'abord répondre aux besoins de santé publique.
-Considérant les aides publiques dont
bénéficie Sanofi.
-Considérant les résultats financiers
conséquents de ce groupe.
-Considérant la place de Sanofi dans le
développement du bassin d'emploi.
Le conseil municipal
d'Alfortville :
- Soutient les salariés pour le maintien et le développement des emplois, des activités, des sites, et leur exigence légitime pour faire respecter le droit syndical.
- Soutient la proposition de l'intersyndicale d'organiser une table ronde entre les différents acteurs concernés (Etat, direction, syndicats, collectivités territoriales).
- Souhaite étudier précisément, avec l'ensemble des acteurs locaux les conséquences actuelles et futures des restructurations de SANOFI sur l'OIN Seine Amont.
- Demande la poursuite de l'intervention forte du gouvernement pour sauvegarder le potentiel scientifique, industriel et social de SANOFI en France.
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