lundi 29 février 2016

Contre la loi El Khomri : participer aux grèves et aux manifestations du 9 mars



 Editorial Lutte Ouvrière le 29/02/2016

   Journées de 12h contre 10 actuellement ; possibilité d’enchaîner des semaines de 46h, jusqu’à 48 et même 60h ; repos journalier de 11h fractionnable ; heures supplémentaires moins majorées ou plus majorées du tout ; licenciements économiques facilités ; indemnités prud’homales plafonnées… La droite n’avait pas osé, Hollande et Valls s’apprêtent à le faire !
    Une fois de plus, ils prennent pour alibi la lutte contre le chômage. Celle-ci a servi de prétexte à la loi de 2013 qui a légalisé le chantage à la compétitivité. Elle a justifié le paquet cadeau de 41 milliards pour le patronat, puis la loi Macron qui a étendu le travail de nuit et du dimanche. On attend toujours les emplois. Et il faudrait, en plus, accepter la démolition du code du travail !

  

   Les lamentations patronales sur le manque de flexibilité et « l’angoisse d’embaucher » sont indécentes. Plus de 80 % des embauches se font en CDD, des contrats d’une semaine, de 15 jours, d’un mois. L’intérim, les petits boulots et les périodes de chômage sont le lot de la jeunesse ouvrière et de la plupart des chômeurs. Et le gouvernement voudrait que cela devienne la règle ?

  En quoi faciliter l’allongement du temps de travail et les heures supplémentaires pourrait-il déboucher sur des embauches ? Faciliter les licenciements collectifs et individuels augmentera le nombre des chômeurs mais sûrement pas les emplois.

   En plafonnant les indemnités prud’homales et en élargissant le recours aux licenciements économiques, le gouvernement donne au patronat un permis de licencier et même un droit au licenciement abusif. Alors qu’il faudrait, au contraire, demander des comptes à Renault, PSA, Carrefour, La Poste, Sanofi pour les millions qu’ils ont encaissés tout en supprimant  des emplois.

   Salaire, durée du travail, droits syndicaux : le patronat a déjà divisé les salariés en autant de statuts différents. La loi El Khomri veut généraliser ce cas par cas et faire en sorte qu’à chaque entreprise corresponde un code du travail.

    Tout serait négocié, nous dit le gouvernement, en laissant croire qu’il y aura plus de démocratie dans l’entreprise avec la mise en place du référendum. Mais où a-t-on vu de la démocratie dans l’entreprise  et une égalité entre patrons et salariés ? Avec le chantage aux licenciements, le patronat a beau jeu d’imposer des sacrifices aux travailleurs, que ce soit au travers des accords ou des référendums d’entreprise.
  
  Chaque patron pourra ainsi faire à sa sauce. Et la sauce patronale, on la connaît ! Alors si nous laissons le gouvernement démolir le peu de droits collectifs qui nous reste, nous le paierons tous. Les salariés en CDI bien sûr, mais aussi les CDD et les intérimaires dont la situation suivra la dégradation générale. Et il y aura bien sûr les jeunes à qui la loi promet la précarité à vie.

  Cette réforme a déjà fait réagir de toute part. Du côté du PS, beaucoup demandent un texte plus « équilibré ». Quant aux frondeurs et à Martine Aubry, ils l’ont rejetée sur le ton de « trop c’est trop ». Mais les travailleurs auraient tort d’attendre quoi que ce soit de ces politiciens. Certains ne veulent peut-être plus assumer l’impopularité de la politique antiouvrière de Hollande, mais ils en portent tous la responsabilité, Aubry comprise. 


 Ce qui comptera, ce sera la réaction des travailleurs et leur capacité à descendre dans la rue. Pour cela, il faudra qu’ils passent outre l’absence de volonté des sommets syndicaux.

   De la CGT à la CFDT en passant par FO, les confédérations se sont rencontrées. C’était une première depuis 2013. Et qu’a décidé cette intersyndicale « exceptionnelle » ? De ne rien décider ! Pas de date commune, pas de rendez-vous pour ceux qui veulent exprimer leur colère ! Eh bien, si les confédérations syndicales sont en-dessous de tout, les militants et les travailleurs ne doivent pas l’être.
    
  Des initiatives se préparent pour le 9 mars. Une grève est prévue à la SNCF contre une nouvelle réglementation du travail qui fait exploser toutes les limitations. Il y aura aussi grève à la RATP.
  
   Des syndicats, la fédération CGT de la métallurgie et les syndicats de lycéens et d’étudiants appellent aussi à se mobiliser contre la loi El Khomri. Ils ont choisi cette date car c’était le jour où le projet de loi devait être présenté. Le gouvernement vient de repousser l’échéance. C’est la preuve qu’il redoute les réactions du monde du travail.
  
    Eh bien, c’est une raison de plus pour se mobiliser et pour demander le retrait pur et simple de ce projet. Il faut, dès le 9 mars, faire grève et descendre dans la rue. Cette loi est une attaque sans précédent. La réponse doit être à la hauteur. 

vendredi 26 février 2016

Pétition des habitants du 108 rue Véron pour le maintien de places de parking


Des habitants du 108 rue Véron se mobilisent pour maintenir la possibilité de stationner Impasse Berthelot , un des deux accès au groupe d'immeuble.
Je joins le texte de la pétition qu'ils font signer :


    "L'impasse Berthelot va être interdite à la circulation et au stationnement sur décision de monsieur Luc Carvounas, sénateur-maire d'Alfortville suite aux plaintes de certaines personnes. Cependant aucune consultation ni concertation avec les habitants du 108 rue Veron n'a eu lieu. Ces habitants n'ont pas la chance d'avoir un parking... Ils ne pourront plus stationner dans cette impasse. Ils ne pourront plus non plus décharger leurs courses ou réceptionner leurs livraisons de manière plus ou moins confortable.
 Ce que nous proposons est en réalité une barrière abaissée aux heures d'entrées et de sorties du groupe scolaire Octobre, un agent sécurité Ecole dans la rue de Seine ainsi que des ralentisseurs ! Aidons les habitants du 108 rue Veron à se faire entendre !
Adressée à
A l'intention de Mr Luc Carvounas - Sénateur Maire d'Alfortville
ALFORTVILLE en colère !"

Cliquer sur ce lien pour la pétition

jeudi 25 février 2016

Projet de loi Hollande-Valls-El Khomri : une attaque en règle contre les travailleurs

Un article de l'hebdomaire Lutte Ouvrière du 24 Février 2016

   Le projet de loi sur la réforme des droits des salariés présenté par la ministre du Travail Myriam El Khomri est une brutale remise en cause des conditions de rémunération, des conditions de travail, des quelques droits élémentaires existant jusque-là. Son adoption aurait des conséquences dramatiques pour les travailleurs.
   En fait de modernité il s’agit d’un retour en arrière, qui dans certains domaines ramène jusqu’au 19e siècle. Et, contrairement à ce qu’ont pu dire Hollande et Valls, ce projet ne garantit ni le salaire, ni la durée du travail, ni le contrat de travail. Au contraire, il vise à supprimer le principe des droits collectifs des travailleurs, remplacés par le contrat individuel entre l’employeur et son salarié. Quand l’un détient l’entreprise et l’autre ses bras pour travailler, qui rédige le contrat ?

Les 60 heures

 la semaine de travail pourrait aller jusqu’à 60 heures, au-delà même du droit européen qui la limite à 48 heures. Le projet de loi prévoit également la possibilité de réduire le repos entre deux journées de travail, qui est aujourd’hui de 11 heures minimum.


  La mesure la plus significative, celle qui a provoqué à juste titre le plus de réactions, a été l’annonce que
   Le taux de majoration des heures supplémentaires pourrait être ramené à 10 %, par voie d’accord. Cela impliquerait une baisse de salaire pour les millions de salariés qui aujourd’hui dépassent les 35 heures avec des heures majorées à 25 %.
  La loi Macron prévoyait déjà la possibilité de baisser les salaires et d’augmenter les heures de travail sans les payer pour une période de cinq ans, en cas de difficultés économiques prétendues. Le projet de loi permettrait de le faire maintenant sous prétexte de développer l’emploi et sans limite dans le temps.
   La modulation des heures de travail sur trois ans permettrait de ne payer les heures supplémentaires qu’au terme de ces trois ans. À condition que, sur cette durée, il en reste, que le salarié ait pu faire ses comptes et… soit encore présent dans l’entreprise.
   Les petites entreprises pourraient mettre tous leurs salariés au forfait : les horaires quotidiens seraient ainsi à la merci de l’employeur, sur la base du salaire mensuel convenu, sans aucune heure supplémentaire payée.
  Enfin, le projet stipule que tout salarié refusant les modifications et les aggravations de son contrat de travail définies par cette nouvelle loi serait licencié, pour cause réelle et sérieuse.

Permis de licencier

   Le droit de licencier, sans qu’il puisse y avoir de contestation juridique, est donné aux employeurs s’ils peuvent justifier d’une baisse du chiffre d’affaires de l’établissement pendant trois trimestres ou même moins. Une telle justification est facile à trouver pour n’importe quel patron. Pour les grands groupes, c’est un jeu d’enfant.
   Les indemnités en cas de licenciement abusif sont plafonnées. Le permis de licencier demandé par le patronat lui est accordé par le gouvernement.
   Les 105 pages de réécriture du Code du travail entrent dans une multitude de détails, qui la plupart du temps sont des reculs, parfois considérables, pour les salariés concernés.
   Les accords passés peuvent être remis en cause à tout moment par l’employeur, et donc revus à la baisse en permanence. En cas de non-respect des procédures par les patrons, les accords restent valides.
   Le projet de loi remet en cause le paiement des jours fériés pour tous les salariés qui ne sont pas en CDI. C’est là encore une baisse de salaire pour des millions de travailleurs. Il permet à l’employeur de n’accorder que douze jours de congés principaux accolés, sans contestation possible. Il permet de faire travailler dix heures par jour les apprentis de moins de 18 ans…

Un CDI intermittent

   Enfin, serait mis en place un contrat à durée indéterminée… intermittent. Le salarié a un nombre très limité d’heures garanties par l’employeur, sans horaire défini. Il peut être appelé par le patron pour faire ses heures ou d’autres en complément. On n’a plus qu’à réinventer l’esclavage !
   Livrés à eux-mêmes entreprise par entreprise, atelier par atelier, les travailleurs auraient bien du mal à résister au chantage patronal. Les référendums prévus, s’ils ont lieu, se feraient le couteau sous la gorge et en faisant voter les travailleurs les uns contre les autres, au gré des patrons.

   Cette attaque en règle ne doit pas passer. L’arrogance gouvernementale, qui a même été au-delà des revendications patronales, doit recevoir une réplique cinglante. La colère du monde du travail doit s’exprimer.
Paul SOREL

mardi 23 février 2016

Code du travail : une provocation qui ne doit pas rester sans réponse

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du 22 Février 2016

   La loi sur le Code du travail qui sera présentée par la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a été dévoilée. Ce projet, écrit sous la dictée du Medef, est une nouvelle déclaration de guerre contre le monde du travail.
    Le gouvernement parle de « flexi-sécurité ». On voit bien la flexibilité ! Toutes les limitations de la durée du temps de travail sautent. Par accord d’entreprise, la durée maximale pourrait être portée à 12 h par jour et à 48 h par semaine. Et avec accord de l’inspecteur du travail, elle pourrait même aller jusqu’à 60 h.
    Non seulement les 35 heures n'existent plus que sur le papier, mais les heures supplémentaires seront de moins en moins payées puisque la majoration légale descendrait à 10 % et puisqu’il deviendrait possible de les comptabiliser sur une, deux, voire trois années.
    Mais où est la sécurité ? Où est la sécurité quand les salariés pourront être licenciés dès que les commandes de l’entreprise baisseront, ou dès que la direction prétextera un manque de compétitivité?
Où est la sécurité quand le gouvernement s’échine à défaire le mince filet de protection que constituent les indemnités prud’homales ?

    Et ce n’est sûrement pas en réduisant les allocations chômage que le gouvernement « sécurisera » les salariés alors qu’il y a six millions de chômeurs !
    Le gouvernement se moque des salariés comme des chômeurs. La seule chose qu’il « sécurise », c’est le grand patronat, ses profits et son pouvoir sur les travailleurs.
    En donnant la possibilité aux accords d’entreprise de fixer des droits inférieurs à la loi, le projet sonne la fin de la loi valable pour tous les travailleurs et ouvre les portes à la généralisation du chantage patronal. Et tout est prévu ! Si les syndicats refusaient d’exaucer les quatre volontés patronales, il y aura… le référendum d’entreprise.    Ses défenseurs répètent que personne ne peut y être opposé puisqu’il s’agit de « démocratie ». Mais où ont-ils vu qu’il y avait de la démocratie dans les entreprises ! Les référendums ne sont pas envisagés pour demander l’avis des salariés sur les cadences ou les augmentations de salaires. Ils sont utilisés pour faire du chantage aux licenciements et pour forcer les salariés à abandonner le peu de droits qu’il leur reste.


       La flexibilité, les horaires à rallonge, les licenciements arbitraires sont déjà le lot des intérimaires et de bien des salariés des petites entreprises. Car les patrons peuvent contourner de mille façons leurs obligations légales quand ils ne s’assoient pas dessus. Mais ce n’est pas une raison pour que la loi de la jungle devienne la règle.
    Beaucoup d’entreprises se sont servies de la crise pour imposer des accords de compétitivité avec suppressions d’emplois et de RTT, avec blocage des salaires, allongement de la durée du travail et généralisation de la précarité. Depuis, elles ont restauré leurs marges et leurs carnets de commande et servent grassement les actionnaires.
    Les patrons peuvent donc se réjouir de ce que « les efforts sont payants ». Mais ce sont les ouvriers qui font les efforts et qu’est-ce qu’ils y gagnent ? Le droit de faire de nouveaux sacrifices.
C’est le cas chez Renault où la direction veut un second accord de compétitivité, alors que les profits ont augmenté de 48 % en 2015. C’est le même cynisme chez Airbus, qui veut décompter le temps d’habillage et de déshabillage du temps de travail alors que les profits sont insolents.

   Avec cette réforme du Code du travail, Hollande et Valls ouvrent les vannes et autorisent le patronat à y aller encore plus fort.
   Et comme pour donner l’exemple, le gouvernement vient de réécrire la réglementation du travail dans le transport ferroviaire avec suppressions de RTT, amplitude horaire accrue, temps de conduite allongé, roulements de plus en plus aléatoires et flexibles.
    Les cheminots seront aux premières loges du dynamitage du droit du travail, mais ils ne seront pas les seuls. Si nous laissons faire, aucun salarié n’y échappera. Et pas même ceux qui croient avoir déjà touché le fond de la précarité, parce que l’exploitation n’a pas de limite.
   Hollande se démène pour rendre un ultime service au grand patronat.
   Discrédité pour discrédité dans le monde ouvrier, il est décidé à faire le sale boulot demandé par le patronat jusqu’au bout. Jusqu’à faire ce que même la droite n’a jamais osé. C’est ce que l’on appelle un serviteur dévoué !

   La seule chose que l'on puisse espérer de cette loi, c'est qu'elle fasse exploser la colère du monde du travail et débouche sur une mobilisation à la hauteur de la provocation.

jeudi 18 février 2016

Quand le Medef dicte au gouvernement la réécriture du code du travail

    Les détails du projet de loi réformant le Code travail sont révélés par la presse. Toutes les demandes du patronat sont exaucées.

Même le journal pro-patronal Les Échos constate que « les tabous de la gauche sont brisés » et interroge avec une naïveté feinte la ministre du Travail : « que vont gagner les salariés » ?

   
 Les 35 heures formellement maintenues, annualisées, seront tellement assouplies que le temps de travail explosera. Sa durée maximale pourra excéder 12 heures par jour et dépasser les 48 heures par semaine jusqu'à 60 heures.
   Le projet généralise les "accords", entreprise par entreprise, qui permettent de contourner l'opposition éventuelles de syndicats même majoritaires.
   Les licenciements économiques seront facilités et les indemnités accordées par les prud'hommes plafonnées et fortement réduites.

  Décidément, c’est la Saint-Valentin à la puissance 10 tous les jours pour les patrons. Jusqu’au moment où le monde du travail s’en mêlera et perturbera cette idylle entre Valls-Hollande et Gattaz et les siens.

mercredi 17 février 2016

Une économie délirante

Editorial Lutte Ouvrière 15/02/2016

   En titrant « Hollande : Monsieur Bricolage », le journal Le Parisien a dit l’essentiel du remaniement ministériel qui a fait entrer dans le gouvernement trois écologistes et recyclé Ayrault aux Affaires étrangères.
   Ce manège politicien, comme celui de la primaire à droite, amuse les médias, mais il est sans intérêt pour les travailleurs. Hollande a changé de marionnettes, pas de politique. Et sa politique, on la connaît pour la subir depuis près de quatre ans.
   Que ce soit le patronat, la droite ou le gouvernement prétendument socialiste, ils étaient tous d’accord : pour que l’économie reparte, il fallait réduire les dépenses publiques et les déficits. Pour que les entreprises rétablissent leurs marges, il fallait gagner en compétitivité, restructurer, licencier.
   Et cela a été fait. Au nom de cette satanée productivité, des centaines de milliers de femmes et d’hommes ont perdu leur travail. Des millions d’autres ont sacrifié leur salaire, leurs jours de RTT, leurs conditions de travail pour que l’entreprise grappille quelques centimes sur le concurrent.
   Quel que soit leur secteur, l’automobile, les transports, la banque, tous les salariés sont soumis à une discipline de fer. Et ils en produisent des richesses, ils en suent des profits et des milliards !
  Où conduit cette accumulation de bénéfices et de dividendes ? Y a-t-il eu les investissements promis ? L’avènement d’une nouvelle économie plus moderne, plus prospère ? Non.

    Le grand patronat l’avoue, les perspectives d’investissement sont toujours mauvaises parce que les carnets de commandes ne sont pas suffisamment remplis.
   Les milliards que les capitalistes extraient de la production et de l’exploitation des travailleurs ne leur suffisent pas. Il leur faut encore les placer, les faire fructifier, le plus possible et le plus vite possible. Et, dans ce contexte de crise, ce sont la finance et la spéculation qui offrent toujours les meilleurs débouchés.

    Autrement dit, plus les travailleurs triment et produisent des richesses, plus leurs conditions de travail et de vie se dégradent et plus la spéculation grandit ! Y a-t-il plus fou que cette économie ?
Aujourd’hui, tous les experts s’inquiètent d’un nouveau krach. Depuis le premier janvier, les Bourses mondiales ont perdu entre 10 et 15 %.
« Les marchés sont fébriles et les bourses nerveuses », nous dit-on. Que c’est joliment dit ! La réalité, c’est que la spéculation se poursuit à coups de milliards et que la crise de 2008 n’a rien changé au comportement avide et irresponsable du capital.
   Le parasitisme toujours plus grand de la bourgeoisie et les interventions des banques centrales, qui ont injecté plus de 6 000 milliards dans la finance, ont porté les bulles spéculatives et le danger de krach à un niveau inédit.
    Tout est objet de spéculation. Le moindre évènement, la moindre annonce, que ce soit le ralentissement de la croissance chinoise ou les aléas des élections américaines, tout peut provoquer le déplacement brutal de dizaines de milliards de capitaux. 
   On pourrait se dire que cela ne nous concerne pas et que les pertes toucheront les seuls spéculateurs. Au casino, comme au PMU, seuls ceux qui jouent risquent d’y perdre gros. Mais au casino capitaliste, les joueurs ne jouent pas qu’avec leur portefeuille personnel.
  Ils jouent avec les finances des entreprises et l’argent fait sur le dos des travailleurs. Ils jouent avec l’argent placé dans les banques, avec celui de l’assurance-vie. Ils jouent sur le cours des matières premières et des denrées alimentaires, sur les monnaies et les dettes des États.
   Un krach financier aura forcément de graves conséquences sur la production, sur la marche des usines et sur le chômage.
   Faut-il rappeler la catastrophe sociale engendrée par la crise de 2008 ? Faut-il rappeler les millions de chômeurs, l’effondrement brutal des salaires et de la protection sociale qu’elle a entraîné dans tous les pays ?
   Si l’éclatement d’une bulle spéculative affecte le système bancaire comme cela s’est produit en 2008, ce sera pire encore. Même s’ils s’agitent pour faire croire le contraire, les gouvernements ne maîtrisent rien. Au-dessus d’eux, ce sont les lois folles du profit et de la concurrence qui s’imposent.
   
   Cette économie, aussi injuste qu’irrationnelle, représente un gâchis sans nom. Imaginons ce qu’il aurait été possible de faire avec les 6 000 milliards donnés à la finance. Alors il ne faut pas accepter de se saigner pour un tel système. Il faut en changer du tout au tout. C’est notre peau qui est en cause.

mardi 16 février 2016

Photos supplémentaires de la soirée Lutte Ouvrière Maisons-Alfort 13 Février 2016

Après les interventions et débats politiques place au banquet, jeux et danses.




dimanche 14 février 2016

Quelques images du meeting de Nathalie Arthaud lors du banquet Lutte Ouvrière Maisons-Alfort le Samedi 13 Février 2016

Cette années encore une bonne soirée des amis de Lutte Ouvrière à la salle du Moulin brûlé.





jeudi 11 février 2016

Avant le remaniement comme après, un gouvernement de combat contre le monde du travail



Communiqué de Nathalie ARTHAUD
11/02/2016
 
   Beaucoup de bruit pour rien ! Hollande et Valls se vantent du « renouvellement » du gouvernement, mais en matière de renouvellement, ils n’ont rien trouvé de mieux que de recycler l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

   Quelques nouveaux noms n’y changeront évidemment rien – ce gouvernement restera fidèle à sa ligne : être aux ordres du Medef et du grand patronat. De la destruction programmée du Code du travail à la baisse annoncée des indemnités chômage, en passant par les milliards distribués à fonds perdu aux licencieurs, le gouvernement Valls 1, 2 ou 3 reste l’ennemi de tous les travailleurs. Ceux-ci n’auront d’autre choix que de le combattre pour mettre fin à la dégradation catastrophique de leurs conditions de vie et de travail.

mercredi 10 février 2016

Les états de service d’un général actif contre les migrants

  Le week-end dernier, quelques personnes ont été arrêtées à Calais, suite à une manifestation anti-migrante, à l’appel de Pegida, un mouvement islamophobe né en Allemagne. Mais ce qui a  retenu l’attention, c’est la présence et l’interpellation de l’ancien général « quatre étoiles » Piquemal. Des étoiles qui ne sont pas distribuées par le guide Michelin, mais par l’État français, pour « bons et loyaux services. »

   Cet ancien commandant de la Légion étrangère a commis ses basses œuvres en Bosnie ou encore au Tchad. Admirateur du général Bigeard, connu pour avoir justifié la torture pendant la guerre d’Algérie, catholique fervent, nostalgique du « temps béni des colonies », cela ne l’avait  pas empêché de participer au cabinet militaire de trois Premiers ministres socialistes.

   Une preuve que  ces gens d’extrême-droite qui se disent "antisystème" sont accueillis sans problème par ce système.

lundi 8 février 2016

Migrants : honte aux dirigeants européens !



Editorial Lutte Ouvrière 08/02/2016
   
   Alors qu’Alep est bombardée sans relâche depuis plus d’une semaine par l’armée de Bachar al-Assad et l’aviation russe, des dizaines de milliers de Syriens ont fui et sont bloqués à la frontière turque dans des conditions effroyables.

   Pour se dédouaner, les Européens exhortent la Turquie à ouvrir sa frontière. Il faut, bien sûr apporter une aide d’urgence à ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à bout de force. Mais les dirigeants européens, qui donnent des leçons d’humanité à la terre entière, n’ont décidément aucune honte !

Alep après bombardements de 2013. Depuis ça n'a pas cessé !
   S’il y a, chaque semaine, des dizaines de noyés en Mer Egée, c’est parce qu’ils ont fermé les frontières de l’Europe. Au sein même du continent, ils ont encore érigé des murs et des barbelés. Si bien que ceux qui ont survécu à la traversée de la Méditerranée doivent encore prendre le risque de mourir écrasés, électrocutés ou épuisés avant de parvenir dans le pays où ils pensent avoir un avenir.
Face à la Turquie, les dirigeants de l’UE brandissent la Convention de Genève qui oblige à accueillir les réfugiés, mais, ils refusent de le faire eux-mêmes. Sans parler de l’Allemagne et la Suède qui ont adopté leur propre politique, les 26 autres pays de l’UE se sont péniblement mis d’accord pour relocaliser, comme ils disent, 160 000 migrants. A ce jour, ils n’en ont pas accueilli 1000, quand la Turquie compte 2,5 millions de réfugiés. 

   L’Union européenne a sous-traité la gestion des réfugiés à la Turquie et à la Grèce. En échange d’une aide financière, ces deux pays sont censés renforcer leurs contrôles aux frontières et faire le tri entre « vrais » et « faux » réfugiés, étant entendu qu’aux yeux des gouvernants, la misère et la famine ne font pas partie des persécutions.
   Exactement comme les villes riches payent des amendes plutôt que de construire leur quota de logements sociaux, l’UE paye la Grèce et la Turquie pour recevoir le moins de migrants possibles. Et, comme des migrants arrivent encore à passer entre les mailles du filet, voilà maintenant, qu’elle menace de couper les vivres à ces deux pays !


  C’est une politique abjecte, de bout en bout. Les dirigeants européens sont de ceux qui ont semé le chaos au Moyen-Orient. Pour préserver leurs intérêts dans la région, ils se sont alliés aux pires dictatures, ont armé telle bande contre telle autre, sans jamais se soucier des populations.
Et ils continuent, aujourd’hui, en rejetant les femmes et les hommes victimes de ces guerres, de l’oppression et de la misère qui en découle. Pire, ils les traitent comme des pestiférés. Car il n’y a pas d’autre mot !

   Cette semaine, un politicien belge a demandé aux habitants de Zeebruges de ne pas nourrir les migrants qui essayent de passer en Angleterre !
   En France, le moindre centre d’asile fait l’objet d’oppositions et de fantasmes. C’est d’autant plus révoltant que les demandeurs d’asile n’arrivent qu’au compte-gouttes et que le plus gros « problème » est posé par les 4 000 ou 5 000 migrants du camp de Calais, qui ne rêvent que de partir !
   Tout est fait pour tuer tout élan de solidarité. Tout est fait pour que l’on ne puisse pas s’identifier à ces femmes et ces hommes. On nous parle d’afflux massif ou de submersion, comme si un continent de 500 millions d’habitants ne pouvait pas venir en aide à deux ou trois millions de personnes.     Comme si avec de l’organisation et un peu de moyens, il n’était pas possible de leur donner refuge dans des conditions dignes !

   En France, du Front national au gouvernement PS, tous instrumentalisent les peurs et agitent la nécessité de se méfier des migrants, de sécuriser les frontières, de multiplier les contrôles. Ils se servent des migrants comme d’un chiffon rouge pour faire diversion et faire oublier les véritables responsables de la catastrophe du chômage, des inégalités et du recul de nos conditions de vie.

   Pour conserver le pouvoir, les dirigeants ont intérêt à ce que les travailleurs se divisent et s’opposent. Ils ont intérêt à ce que les pauvres s’en prennent à d’autres pauvres. Les migrants sont utilisés comme des boucs émissaires pour canaliser la colère des classes populaires.

   Ce qui dérangerait les possédants, c’est que les migrants et les travailleurs d’Europe s’entendent et se reconnaissent comme faisant partie de la même classe des exploités : des exploités confrontés aux bombes et acculés à la misère et à l’exode pour les migrants ; des exploités confrontés au chômage et à l’exploitation ici.

   Tous ces maux ont une source unique, la course au profit et la domination d’une minorité sur toute la société. Et c’est ensemble que nous pourrons la combattre.