Ce Samedi 13 octobre a eu lieu à Paris la traditionnelle manifestation
de l'Andeva (Association nationale des victimes de l'amiante), placée cette
année sous le signe de la solidarité internationale des victimes (avec des
délégations venues de tous les continents), de l'interdiction mondiale de
l'amiante et du retrait de l'amiante en place.
Les victimes et les familles manifestaient également pour obtenir enfin une
indemnisation rapide et équitable de leurs souffrances morales et physiques par
le FIVA (Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante) et pour que les
employeurs responsables de cette catastrophe qui touche le monde du
travail rendent des comptes à la justice pénale, comme en Italie avec Eternit.
Serge Franscechina membre de l’Andeva et retraité CGT de Sanofi Aventis où
plus de 30 salariés sont décédés victimes de l’amiante était parmi les
manifestants.
Un article de Lutte Ouvrière sur Sanofi
Et reportage de France3 Paris Ile de France 15 Mars 2012
Déjà 6 condamnations de Sanofi Vitry liées à l'amiante. Aujourd'hui, jeudi 15 mars, le Tribunal des affaires de Sécurité sociale de Créteil juge le géant pharmaceutique pour la 7eme fois.
"L'essentiel, c'est la santé !" se targue le troisième leader pharmaceutique mondial.
Sur le site de Sanofi à Vitry, 80 salariés du groupe ont contracté une maladie liée à la respiration d'amiante. 30 personnes en sont mortes, la plupart après la retraite.
"Sanofi Vitry a déjà perdu six procès pour faute inexcusable" rappelle M° Camille-Charlotte Lasoudris qui assiste Soraya Berkane dans son combat pour son père, décédé d'un cancer broncho-pulmonaire en 2010.
Deux ans de combat pour faire reconnaître cet après-midi au tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) de Créteil la responsabilité de l'ancienne entreprise de son père, Sanofi-Aventis, où il a travaillé 37 ans. Son cancer a été reconnu comme maladie professionnelle liée à la respiration d’amiante suite à son activité professionnelle chez Sanofi-Aventis par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM). Soraya Berkane va aussi demander des indemnités symboliques au géant pharmaceutique, à hauteur de 250 000 à 300 000 euros.
"A chaque procédure judiciaire, Sanofi se retourne vers la CPAM", s'insurge Soraya. "La CPAM paye les erreurs de Sanofi alors qu'on nous parle du trou de la sécu ! C'est un scandale."
Sanofi-Aventis a déjà perdu les six précédents procès "pour faute inexcusable". Comme à chaque fois, leur avocat joue sur un vice de procédure et plaide "l'inopposabilité". Dans ce cas précis, il accuse la CPAM de ne pas envoyer leur courrier à la bonne adresse.
"Une fois que la maladie professionnelle est reconnue, la CPAM ne respecte pas la procédure de prise en charge de cette maladie, ajoute l'avocate. Sanofi se retourne donc vers la CPAM qui doit payer les indemnités".
Pour l'instant les morts de l'amiante à Sanofi sont reconnus par la justice comme "victimes environnementales".
En 2009, un dossier de demande de reconnaissance de Sanofi comme "usine amiante" a été déposé au ministère du Travail. "Ce classement a été refusé, ce qui empêche les ouvriers de partir en préretraite amiante" déplore Serge Franceschina, de la CGT-Retraités de Sanofi et membre de l'Adeva 93 (association départementale de la défense des victimes de l'amiante).
Dans les années 1970, plus de 2000 personnes ont travaillé au siège de Sanofi à Vitry. Les employés ne manipulaient pas de fibres d'amiantes mais en respiraient. "Les kilomètres de tuyaux qui faisaient circuler les solvants dans l'usine étaient isolés avec de l'amiante. Les solvants attaquaient les fibres d'amiante qui se retrouvaient à l'air libre" précise Serge Franceschina, de la CGT-Retraités de Sanofi.
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