A Paris la manifestation à l'appel de la CGT aura lieu à 13H30
de la Place d'Italie à Montparnasse
Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du Lundi 1er Octobre
À défaut de prendre les mesures indispensables pour sauver
les conditions d’existence des travailleurs, le gouvernement a l’art de manier
les demi-vérités et les francs mensonges :
Lorsque Ayrault a présenté son plan d’austérité budgétaire, il a affirmé que « neuf Français sur dix ne sont pas concernés par les nouvelles mesures concernant l’impôt sur le revenu ». Mais comme il a repris à son compte bien des mesures du gouvernement Sarkozy-Fillon, tel que le gel du barème de l’impôt sur le revenu, les trois quarts des contribuables paieront plus.
Lorsque Ayrault a présenté son plan d’austérité budgétaire, il a affirmé que « neuf Français sur dix ne sont pas concernés par les nouvelles mesures concernant l’impôt sur le revenu ». Mais comme il a repris à son compte bien des mesures du gouvernement Sarkozy-Fillon, tel que le gel du barème de l’impôt sur le revenu, les trois quarts des contribuables paieront plus.
Arrangement avec la réalité quand il a omis d’annoncer que,
pour boucler le budget de la Sécurité sociale, la redevance télé sera augmentée
de 4 € et qu’il y aura une nouvelle taxe de 0,15 % pour tous les retraités imposables.
Alors oui, les impôts augmenteront, et pas seulement pour les riches.
L’augmentation du prix du tabac, des bières, qui rapportera trois à quatre fois
plus que la fameuse taxe de 75 % sur la tranche de revenu qui dépasse le
million d’euros, est là pour nous le rappeler.
Quant aux restrictions qui seront faites sur les hôpitaux,
les crèches, l’école, sur les transports, les prestations sociales, elles
affecteront en premier lieu les familles populaires, sans parler des
travailleurs de la fonction publique qui verront encore leur salaire bloqué.
Alors, quand Hollande parle de « budget de combat » , il faut le croire. Mais
ce combat, il le mène contre les travailleurs, pour leur imposer de nouveaux
sacrifices.
Le gouvernement a beau avoir l’étiquette socialiste, il
n’est pas un ami des travailleurs, mais un adversaire. Un adversaire aussi
parce qu’il laisse les mains libres au patronat.
Le PDG d’ArcelorMittal vient de confirmer qu’il fermera bien
les deux hauts-fourneaux de Florange.
Le gouvernement, avec Montebourg en première ligne, s’agite
pour faire croire à un repreneur, mais de l’avis même des travailleurs de
Florange c’est illusoire. Sarkozy a trahi les promesses faites aux
sidérurgistes de Gandrange, aujourd’hui Hollande trahit les siennes vis-à-vis
de ceux de Florange. Sous la gauche comme sous la droite, le grand patronat
fait ce qu’il veut, quand il veut, comme il veut. Montebourg a rejeté même
l’idée d’une nationalisation d’ArcelorMittal !
Les grands groupes comme ArcelorMittal, Peugeot-Citroën,
Sanofi qui suppriment des emplois pour préserver leurs profits, sont
responsables du chômage et de la désolation de régions entières. Pour sauver la
société de ces irresponsables, il faudra les exproprier, les réquisitionner
sans indemnité ni rachat !
Mettre un garrot pour stopper l’hémorragie de licenciements
et de fermetures d’usines, est une mesure vitale, urgente. Interdire les
licenciements et forcer le patronat à répartir le travail entre tous sans
diminution de salaire est la seule politique à même de stopper la catastrophe
sociale. Cette politique ne viendra pas du gouvernement. Il faudra l’imposer
par en bas, par une mobilisation puissante, explosive de l’ensemble des
travailleurs.
Le 9 octobre la Confédération CGT organise une manifestation
pour la défense de l’industrie et de l’emploi. C’est un mot d’ordre on ne peut
plus ambigu : les patrons eux-mêmes pourraient le reprendre. C’est au nom de la
politique industrielle que tous les gouvernements arrosent de millions les
grands groupes capitalistes pour les aider, les inciter à investir. Mais
l’argent reçu de L’État n’est pas investi, il part dans la spéculation.
Alors, les travailleurs ont autre chose à faire que de
quémander au gouvernement une bonne politique industrielle. Il faut mettre en
avant, clairement, les objectifs à même de nous protéger contre les
licenciements et la dégradation de notre pouvoir d’achat.
Soyons nombreux à manifester le 9 octobre pour
l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous, la garantie
du salaire contre l’inflation, la défense et le développement des services
publics.
Même si cette manifestation est un succès, elle ne changera
pas le rapport de forces entre les travailleurs et le patronat. Pour le
changer, il faudra que l’ensemble des travailleurs soient mobilisés, qu’ils
fassent preuve d’une combativité et d’une détermination telle que la peur passe
dans le camp de la bourgeoisie. Mais le 9 octobre doit être une étape, un
premier pas qui redonne confiance à la fraction des travailleurs décidée à ne
pas se laisser faire, y compris sous un gouvernement socialiste.
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