mercredi 26 août 2015

En France comme en Grèce, les fausses promesses ne remplaceront pas les vraies luttes

Éditorial des bulletins d’entreprise du 24 août 2015

   Élu il y a sept mois sur un programme anti-austérité, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a démissionné pour provoquer de nouvelles élections. Désavoué par une fraction de son parti, Syriza, il veut trouver une nouvelle majorité pour appliquer le programme d’austérité dicté par les dirigeants européens.
   Pourtant début juillet, et à la demande même de Tsipras, la population grecque avait rejeté par référendum ce programme d’austérité qui comporte le report de l’âge de la retraite à 67 ans, l’augmentation de la TVA, des privatisations et la mise sous tutelle financière du pays. Mais les dirigeants européens, Hollande et Merkel en tête, n’en ont tenu aucun compte. Ils ont imposé la loi des banques, qui veut que, quoi qu’il arrive, les intérêts de la dette grecque leur soient payés.

  « Mon ennemi c’est la finance. » Et si Tsipras a au moins essayé de résister, Hollande, lui, a fait immédiatement les volontés du capital.
    Tsipras s’est donc incliné et c’est maintenant lui qui va présenter l’addition à la population pauvre de son pays. Faut-il s’en étonner ? En France en 2012, on a bien vu le candidat du PS François Hollande se présenter en déclarant :
    Et c’est ce même Hollande qui aujourd’hui aide le patronat en lui versant des dizaines de milliards d’argent public, au détriment des écoles, des hôpitaux et de tous les services essentiels utiles à la population. C’est même lui qui, face aux exigences des éleveurs de porcs de pouvoir au moins vivre de leur travail, refuse d’imposer quoi que ce soit aux capitalistes de la distribution. Et c’est encore lui qui, en tant que dirigeant européen, impose à ses homologues d’Athènes une politique d’austérité encore pire que la sienne.

   De la France à la Grèce, il y a là plus qu’une ressemblance. Si des dirigeants politiques qui se présentent en adversaires de l’austérité s’inclinent dès qu’ils sont au gouvernement, c’est que le véritable pouvoir est ailleurs. Il est entre les mains des capitalistes et des banquiers. Ce sont eux qui tiennent dans leurs mains les rênes de l’économie et qui la dirigent en fonction d’un seul impératif, qui est d’assurer leurs profits.
    La seule loi que connaissent ces gens-là, c’est celle qui veut que le capital rapporte, qu’il soit investi dans des banques, dans la production d’armes ou dans la dette des États, qu’il soit utile à quelque chose ou non. Peu leur importe s’il faut pour cela saigner à blanc une population et appauvrir dramatiquement un pays, comme c’est le cas de la Grèce.
   Même si c’est absurde, même si l’austérité imposée aujourd’hui non seulement à la Grèce mais à tous les pays européens ne fait que les enfoncer un peu plus dans la crise et conduit le monde entier à l’abîme, l’important pour ces gens-là est qu’ils encaissent leurs dividendes. Et ils savent faire comprendre à des Hollande et même à des Tsipras que, quelles que soient leurs promesses électorales, ils devront s’asseoir dessus pour appliquer la seule loi de l’économie capitaliste, qui est la loi du profit.

   Cela n’empêchera certainement pas que d’autres se présentent, en faisant des promesses qu’ils ne pourront pas ou ne voudront pas tenir. En France, on voit même un Montebourg, ex-ministre de Hollande, s’afficher avec Varoufakis, l’ex-ministre des Finances de Tsipras, pour prétendre représenter une alternative, alors qu’au gouvernement Montebourg n’avait fait que s’aligner sur la politique de Hollande en y ajoutant sa pincée d’esbroufe.

   Les travailleurs ne peuvent continuer à se laisser ainsi ballotter de promesses en promesses, alors que leur situation s’aggrave et que les attaques du patronat se multiplient. Ils ne peuvent faire confiance à des politiciens qui promettent que tout ira mieux à condition de les porter au pouvoir et ensuite de les laisser faire. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

   La force des travailleurs est dans leur nombre, mais aussi et surtout dans le fait qu’ils produisent toutes les richesses de cette société. Ils doivent se servir de cette force pour imposer, quoi qu’il arrive, leur droit à une vie décente. Mais ils doivent aussi se donner les moyens d’imposer que la société soit organisée en fonction, non pas du profit, mais des besoins de tous.
   Une telle société ne sera possible qu’à condition de mettre fin à la dictature que les capitalistes et les banquiers parasites font peser sur la majorité de la population. Et cela ne pourra résulter que de l’action de la classe ouvrière, de sa capacité à s’organiser et à se servir de sa force, en ne faisant confiance qu’à elle-même pour changer cette société.


jeudi 20 août 2015

Brèves de Lutte Ouvrière sur l'actualité : Tianjin, grandes fortunes, loi Macron, grèce proie de la finance, USA racisme ferguson.



Tianjin et tous les autres

    À Tianjin, un grand port industriel chinois, l’explosion d’un entrepôt de produits chimiques a fait au moins 110 morts, autant de disparus et des milliers de sinistrés. Avant d’avouer qu’un gaz mortel s’était répandu, les autorités ont nié les faits. Elles cachent surtout les responsabilités en cause.
    Tianjin compte nombre d’entreprises, dont les géants mondiaux Toyota, Renault, Airbus, venus profiter des conditions d’exploitation « à la chinoise ». Et les autorités ne veulent pas que l’on sache à quels dangers la population alentour est exposée. Alors elles censurent.
   Mais ce n’est pas particulier à la Chine. À Toulouse, en 2001, l’explosion d’AZF fit 30 morts et des milliers de sinistrés. Total est responsable. Mais la justice traîne les pieds à le reconnaître. 

Le parasitisme bourgeois se lit dans toutes les langues

    En France aussi, les riches sont plus nombreux et de plus en plus riches selon les propres statistiques du ministère des finances. Pour la seule année 2013-2014, le nombre d’assujettis à l’impôt dit de « solidarité sur la fortune (ISF) » a progressé de 6 % tandis que la valeur totale des patrimoines – du moins ceux qui sont déclarés - a bondi de 10 %, pour atteindre 476,28 milliards d’euros.
    Recul de la production, croissance « molle » ou croissance « zéro », la bourgeoisie s’en met toujours plein les poches.

Après le travail le dimanche, la nuit ?

   La loi Macron, qui a notamment étendu les possibilités pour la patronat d’imposer le travail du dimanche, est à peine promulguée qu’un décret définissant les futures « zones touristiques internationales » introduit les ouvertures pour les commerces jusqu’à minuit, et ce dans de larges secteurs.
   Preuve supplémentaire que l’invocation par les médias des touristes errant « comme des âmes en peine » devant des devantures fermées n’est qu’un prétexte pour aggraver l’exploitation des salariés et accorder de nouveaux cadeaux au patronat. Mais rien ne dit que les travailleurs laisseront passer cette nouvelle provocation.

Les vautours du capital à l’œuvre

   Après la vente du port du Pirée, le gouvernement grec Syriza vient de confirmer la vente de 14 aéroports au prix négocié par le précédent gouvernement. Ce prix, tout comme le principe de la vente lui-même, avaient pourtant été combattus par Syriza lors de sa campagne électorale.
    Les créanciers, les représentants du grand capital, des financiers et des industriels ne connaissent que les rapports de force. Et ce n’est ni un gouvernement ni ses promesses électorales qui les arrêteront.

Etats-Unis : nouveau mouvement de colère contre la police et le racisme

   La mort d’un jeune de 18 ans dans un quartier populaire de Saint Louis, dans le Missouri, sous les balles de la police a suscité protestation et colère dans la population qui se mobilise pour dénoncer les brutalités policières à l’encontre de la communauté noire.
   Un an après la mort de Michael Brown, un adolescent afro-américain tué par un policier blanc à Ferguson, déjà dans la banlieue de Saint-Louis, ce nouveau drame montre à quel point la police et la société demeurent gangrenées par le racisme.

jeudi 6 août 2015

À Calais, les dirigeants européens claquent la porte au nez de leurs victimes

Editorial Lutte Ouvrière lundi 3 août 2015

   Chaque nuit, à Calais, des centaines de migrants voulant gagner l’Angleterre tentent d’entrer dans les installations du tunnel sous la Manche.

   Malgré les policiers envoyés sur place, malgré barbelés et grillages, ils reviennent dix fois tenter leur chance et certains en meurent, renversés par un camion ou électrocutés.

      Malgré leurs déclarations de fermeté, malgré des mesures de contrôle toujours plus délirantes, les gouvernements des deux côtés de la Manche ne peuvent faire cesser cette situation. Des politiciens en mal de démagogie comme le député de droite Xavier Bertrand dénoncent les autorités britanniques qui ne coopéreraient pas assez. D’autres, coté anglais, s’en prennent aux autorités françaises qui ne seraient pas assez répressives. Les deux gouvernements déclarent qu’ils feront front ensemble mais que le problème est européen et ne doit pas reposer sur eux seuls.

   Les mêmes préféraient hier laisser l’Italie se débrouiller seule avec l’afflux de migrants arrivant de Méditerranée, et à Menton la police française refoule sans pitié ceux qui tentent de passer la frontière. Malgré leurs discours sur la solidarité européenne, les dirigeants français, anglais, allemands, italiens ou autres se rejettent mutuellement les responsabilités. Mais ils sont d’accord pour laisser ainsi des milliers de personnes vivre dans des conditions indignes.

   Après avoir risqué leur vie sur des embarcations de fortune en payant leur passage d’un prix exorbitant, les migrants se retrouvent donc à errer sur le territoire européen, rejetés d’un pays à l’autre. L’attitude du gouvernement français est parmi les plus méprisables. Il ne laisse parvenir qu’une aide humanitaire dérisoire à des milliers de personnes, contraintes de survivre comme elles peuvent dans les bois autour de Calais.
    Qu’ils soient syriens ou afghans, ou bien érythréens, soudanais ou ressortissants d’autres pays d’Afrique, les candidats à l’exil fuient des situations de guerre ou de misère extrême dans lesquelles les dirigeants américains, mais aussi européens, portent une grande part de responsabilité. Cela n’empêche pas les responsables de cette Europe forteresse de leur claquer la porte au nez et de traiter de façon ignoble ceux qui ont réussi à y entrer.

    Pour des pays aussi riches que ceux d’Europe, accueillir chaque année de façon décente quelques centaines de milliers de personnes ne coûterait pourtant pas grand-chose, comparé aux sommes consacrées à subventionner leurs capitalistes ou à mener des guerres en Afrique ou au Moyen-Orient, comme le fait le gouvernement Hollande. Et les dirigeants européens osent encore déclarer que la vraie solution serait de développer l’économie dans les pays d’origine, alors que c’est justement leur politique qui y sème la désolation.
   La situation dramatique des migrants de Calais, ou d’autres qui ailleurs s’entassent dans des camps de fortune, n’est encore qu’un pâle reflet de ce qui se passe à l’échelle de pays entiers. Les guerres au Moyen-Orient et en Afrique, la misère qui sévit dans toutes ces régions, ne produisent pas des milliers mais des millions de réfugiés. Ils trouvent asile dans les pays voisins, des pays pauvres qui n’ont rien d’autre à leur offrir que des camps de toile où ils devront survivre des années avec de maigres secours, une situation à laquelle quelques-uns tentent désespérément d’échapper en gagnant l’Europe.

   À tout cela les dirigeants du monde capitaliste n’ont pas de solution car ils en sont les premiers responsables. Aussi ne savent-ils qu’hérisser les frontières de barbelés, voire de murs, pour empêcher les victimes de leur système d’entrer sur leur territoire.

Les migrants de Calais ne sont pas nos ennemis, ils sont nos frères. Non seulement parce que nous faisons partie d’une même humanité, mais parce qu’ils sont les victimes de la même société d’injustice.
   Beaucoup diront qu’il n’y a rien de commun entre l’exploitation que subissent les travailleurs en France et la situation désespérée où plonge la population de pays entiers en Afrique ou en Asie, mais c’est faux. Les travailleurs que l’on licencie ici, ou même les agriculteurs qui se plaignent de ne plus pouvoir vivre de leur travail, sont victimes d’un même système capitaliste qui, en obéissant à la seule logique du profit, rend la planète de plus en plus invivable pour la majorité de ses habitants. Un système économique et politique absurde, injuste, violent, inhumain, qu’il est de plus en plus urgent de renverser.

mercredi 5 août 2015

Alfortville : la gratuité des activités périscolaires finalement reconduite

La lutte a payé. Mais, vu le contenu de la lettre du maire annonçant le recul, la mobilisation ne doit pas se relâcher.

Article du Parisien 94
Alfortville, vendredi 3 juillet. Un mois jour pour jour avant le rétropédalage de la mairie (PS), les parents d’élèves s’étaient rassemblés pour demander le maintien des activités périscolaires gratuites. Ce sera finalement le cas, mais pour cette année seulement. (LP/A.V.)
Un mois avant la rentrée des classes, Alfortville rétropédale. Non, les activités périscolaires (Nap) — ces animations introduites par la réforme des rythmes éducatifs l’an dernier et organisées par la mairie — ne seront finalement pas facturées aux familles.
En juin pourtant, le sénateur-maire, Luc Carvounas (PS), avait indiqué qu’une participation annuelle serait demandée dès le 1er septembre.

Les foyers allaient devoir débourser 30 à 150 €, en fonction du quotient familial. L’annonce avait provoqué la levée de boucliers des parents, qui avaient manifesté le 3 juillet. Coup de théâtre ce lundi matin, sur le réseau social Twitter : « […] Je décide la gratuité des Nap encore pour un an », a annoncé le maire depuis l’étranger.

« Nous l’espérions, mais nous ne nous y attendions pas », se réjouit Marina Tailpied-Blain du Poet, déléguée FCPE à Barbusse-Grévy. Luc Carvounas dit avoir agi dans un souci d’« ouverture ». « Il semble que l’information des Nap payantes soit tombée de manière un peu abrupte, avec peu de concertation, analyse Luc Carvounas. Dont acte. Mais je mets chacun devant ses responsabilités : une politique sociale ne passe pas forcément par la gratuité pour tous. » Et de rappeler que les nouveaux rythmes coûtent 1,4 M€ à l’année. « On va se serrer la ceinture pour financer 2015-2016, mais la baisse des dotations de l’État nous impose aussi 6,5 M€ d’économies. »

La mesure de clémence, qui ne s’appliquera donc qu’un an de plus, impactera notamment les illuminations de Noël, le parc automobile de la mairie et la cérémonie des vœux 2016.
L’Union locale pour les écoles d’Alfortville (Uléa) reste perplexe. Car « la ville vient aussi de réviser le quotient familial et prévoit des hausses de tarifs faramineuses pour la cantine et l’accueil de loisirs », s’inquiète l’Uléa. Selon ses calculs, la note grimperait par exemple de 865 €/an (+ 73 %) pour un couple avec un enfant en maternelle et 5 400 € de revenus. Le maire balaie ces chiffres. « Le mode de calcul n’a pas été compris. C’est de notre faute, nous avons très mal communiqué. Le nouveau quotient, voté à l’unanimité en conseil municipal, est au contraire plus juste. Nous distribuerons un tract très pédagogique dans chaque classe à la rentrée. » 

 L. Mé. | 03 Août 2015, 19h04 | MAJ : 03 Août 2015, 19h04

Sur ce lien  la lettre du maire visible sur le site internet de la mairie d'Alfortville.


samedi 1 août 2015

Les éleveurs défendent leurs intérêts, les travailleurs doivent défendre les leurs !



Éditorial des bulletins d’entreprise du 26 juillet 2015

   En multipliant les barrages et les actions choc devant les supermarchés, les éleveurs ont forcé le gouvernement à intervenir. Ce dernier a débloqué un plan d’urgence de 600 millions et s’est vu obligé de hausser le ton contre les industriels et la grande distribution pour qu’ils revalorisent le prix payé aux éleveurs.
   Les mastodontes de la distribution, de la laiterie et de l’abattage s’exécuteront-ils ? Si oui, pendant combien de temps respecteront-ils leurs engagements ? Tout dépendra du rapport de force et de la pression que les éleveurs arriveront à maintenir à travers leur mobilisation.
   Mais démonstration est faite : les seules catégories populaires que l’on écoute sont celles qui se battent, et la seule façon de contrebalancer la rapacité des grands groupes capitalistes est la mobilisation collective. Et les travailleurs ont, de leur côté, bien des raisons de se battre. Pour que la bourgeoisie s’enrichisse toujours plus, la classe ouvrière est condamnée à plus d’exploitation, de chômage et de misère. Eh bien, il faut qu’elle sache elle-aussi s’organiser et lutter pour défendre ses conditions d’existence !

 Les éleveurs ont raison de se battre, parce que personne ne le fera à leur place. 
Et face à Auchan, Carrefour ou Leclerc et aux capitalistes de l’agroalimentaire que sont les Bigard, Lactalis et autres Danone, leur résistance ne peut qu’attirer la solidarité des salariés. Mais les intérêts des éleveurs ne sont pas ceux de la classe ouvrière. Ils représentent une autre catégorie.
   Les éleveurs ont un pied dans le monde du travail et un autre dans celui de la bourgeoisie. Par bien des aspects, les plus pauvres d’entre eux ont des conditions de vie proches de celles des ouvriers. Les plus riches, à l’image du président de la FNSEA, sont à la tête de véritables usines agricoles et appartiennent au grand patronat. Mais tous, en tant que propriétaires, défendent le marché, la concurrence et l’ordre capitaliste.

  En dénonçant les marges des vautours de l’agroalimentaire et le diktat qui leur est imposé, les éleveurs mettent en lumière un aspect révoltant du capitalisme : la domination des gros sur les petits. Ils montrent que, dans la jungle capitaliste, ce sont les plus parasites, les financiers et les gros industriels, qui écrasent ceux qui sont les plus utiles à la production, les éleveurs, les petits artisans et commerçants.
   Mais les éleveurs ne visent pas à contester cet ordre, ils visent à s’y faire une place et à conforter leur propriété. Même si, pour nombre d’entre eux, cette propriété se transforme en endettement à vie et fait planer la menace de la faillite et de l’expropriation – expropriation dont nombre de petits paysans ont déjà été victimes. Même si leur libre entreprise les transforme en quasi-salariés des grands groupes de l’agroalimentaire.

   L’ironie de la situation veut que les agriculteurs, prompts à dénoncer avec les politiciens de droite, les ouvriers qui ne travaillent que 35 heures, les fonctionnaires qui coûtent cher, l’État trop dépensier, demandent aujourd’hui une intervention et une régulation par l’État. Alors qu’ils rejettent les contraintes qui pèsent sur eux, ils veulent en imposer pour les capitalistes au-dessus d’eux.
   Il est aussi significatif d’entendre les plus gros éleveurs demander, une fois de plus, une baisse des charges sociales pour être plus « compétitifs » dans la concurrence internationale et pour pouvoir plus exporter… tout en protestant contre les importations !
   Et certains osent proposer une augmentation des prix pour le consommateur, comme si la viande et le lait n’étaient pas déjà assez chers pour les classes populaires !

  Alors oui, nous vivons dans une économie injuste et folle où les capitalistes rentiers riches à milliards broient l’ensemble des classes travailleuses. La classe ouvrière et la petite bourgeoisie peuvent se retrouver dans le combat contre le grand capital et les banques. Mais les seuls qui ont intérêt à détruire cet ordre social, ce sont les travailleurs salariés. Car ils sont les seuls à vouloir supprimer la propriété privée des moyens de production, les seuls à n’être rattachés en rien au monde des possédants.
   Le nombre, l’activité et l’intérêt commun de la classe ouvrière en font la seule force sociale capable de combattre la domination de la bourgeoisie et de réorganiser l’économie sur des bases collectives et planifiées. En menant leur propre combat, les travailleurs se libéreront de l’exploitation et ils libéreront du même coup toute la société de la domination d’une minorité parasite qui la mène à la catastrophe.