mercredi 21 décembre 2016

Ikea – Thiais : manifestation remarquée

Article du journal Lutte Ouvrière du 21 Décembre 2016

Plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel le 17 décembre, lors d’un rassemblement pour dénoncer les agissements de la direction, notamment à l’égard d’une travailleuse victime de harcèlement.



  Le sous-effectif est criant dans ce magasin ouvert en 2007. Si le magasin comptait 500 salariés à l’ouverture, ils ne sont plus que 370 aujourd’hui, alors que le chiffre d’affaires a largement progressé.
Les troubles musculo-squelettiques sont légion et la surcharge de travail est de plus en plus forte. La direction multiplie les propos vexatoires, les brimades et le harcèlement.

   Les représentants syndicaux qui contestent les mauvais coups font l’objet de sanctions. Le délégué syndical CGT du magasin a même été espionné et poursuivi, il y a quelques années, pour avoir publié sur son compte Facebook une photo sur le passé nazi d’Ingvar Kamprad, le fondateur d’Ikea. Il a depuis été acquitté par le tribunal correctionnel.

   Mais surtout, dans ce groupe leader de l’ameublement et dont le fondateur est une des plus grandes fortunes mondiales dans le classement Forbes, les salaires sont bas et tout est prétexte à économies. En 1999, la direction nationale d’Ikea a fait passer un accord sur la modulation des horaires, qui lui permet de faire travailler une partie des salariés 40 heures et les autres 30 heures, en fonction des besoins. Ainsi, les heures supplémentaires n’existent plus mais les salariés sont obligés de s’adapter au fonctionnement du magasin. Dans certains services, les responsables demandent même à des travailleurs de ne pas badger certains jours, pour réduire le nombre d’heures travaillées globales.

  Cela n’empêche pas le groupe de bénéficier des largesses de l’État, notamment le CICE qui a représenté plus de 40 millions d’euros versés par le gouvernement depuis 2013, et ce sans aucune création d’emploi en contrepartie.

   La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été la tentative de suicide d’une jeune salariée, en septembre dernier, en plein restaurant d’entreprise. La victime se plaignait de harcèlement de la part de son responsable direct, elle avait dès février 2016 alerté la direction, qui n’en avait pas tenu compte.

   Aujourd’hui la direction, après avoir protégé le responsable en question, tente de camoufler les faits et de se dédouaner. Elle a contesté l’accident de travail et ne veut pas entendre parler de tentative de suicide. Elle ne parle que d’un simple malaise. C’est tout cela que les grévistes voulaient dénoncer à l’occasion de cette mobilisation.

   Le rassemblement a donc commencé par une prise de parole devant l’entrée du magasin, suivie d’une manifestation à l’intérieur. Cela a permis de montrer aux salariés présents qu’il est possible de contester les humiliations et qu’il n’y a aucune raison de les accepter. À bien des endroits, les slogans ont été repris, y compris par des clients. Des prises de parole de travailleurs d’autres secteurs ont montré que cette lutte est celle de tous et ont renforcé la détermination des présents.
Cette manifestation était la première dans le magasin mais, étant donné l’attitude de la direction, ce ne sera sans doute pas la dernière.
Correspondant LO

mardi 13 décembre 2016

La destruction d'Alep et la barbarie du monde capitaliste



Editorial Lutte Ouvrière 12/12/2016

Alep agonise sous les bombes. Depuis plusieurs mois, les habitants de cette ville grande comme Marseille sont pilonnés par l’armée syrienne soutenue par la Russie. « Les rues sont pleines de gens sous les décombres. Ils meurent parce qu’on ne peut pas les sortir de là », expliquent les secouristes. Même les hôpitaux sont pris pour cible, tandis que l’armée reprend rue par rue les quartiers qui lui échappaient encore.

Les grandes puissances se renvoient la balle. Le rôle de la Russie est certes révoltant ; et que penser de politiciens comme Le Pen ou Fillon qui font l’éloge de Poutine ! Mais Hollande et Obama sont bien mal placés pour s’indigner et crier aux crimes contre l’humanité. Car les grandes puissances ont une responsabilité écrasante dans l’évolution qui a conduit à la situation actuelle.
Il n’y a pas si longtemps, elles soutenaient la dictature féroce d’Assad, que Sarkozy avait invité en 2008 pour le défilé du 14 juillet. Puis en 2011, lors des « printemps arabes », les dirigeants occidentaux l’ont lâché. Ils ont soutenu des milices, y compris celles d’islamistes aussi barbares que le régime. Trois ans plus tard, après que cette politique eut permis aux islamistes de prendre le contrôle d’un vaste territoire, les grandes puissances ont de nouveau changé d’orientation. Elles critiquent Assad et Poutine, mais leur laissent faire le sale boulot, tandis qu’elles-mêmes mènent la guerre contre les islamistes dans d’autres parties de la Syrie et en Irak, comme à Mossoul, aujourd'hui ravagée par des combats terribles.

En cinq ans, la guerre en Syrie aurait fait 400 000 morts, 12 millions de réfugiés, dont 4 millions sont partis à l’étranger. Les dirigeants occidentaux versent aujourd'hui des larmes de crocodile. Leur sollicitude ne va pas jusqu’à ouvrir la porte aux Syriens ! Si ceux-ci parviennent à fuir cet enfer et tentent de se réfugier en Occident, ils se heurtent aux barbelés dressés par l’Europe-forteresse ou par la Turquie avec l’argent européen. Et c’est souvent alors la Méditerranée qui devient leur cimetière, comme cela a encore été le cas la semaine dernière.
La politique des puissances occidentales n’a jamais été guidée par les intérêts des peuples, mais toujours par la cupidité. Le Moyen-Orient et son pétrole font depuis longtemps l’objet de leurs convoitises. Pendant la Première Guerre mondiale, Français et Britanniques se sont partagé l’Empire ottoman, et la Syrie est passée sous domination française. Depuis, les pays de la région sont peut-être indépendants mais les puissances occidentales continuent de les piller, au prix de guerres terribles. Et aujourd'hui encore, le marchand de canons Dassault ou le cimentier Lafarge font leur beurre sur la dévastation de la Syrie.

Les dirigeants français expliquent qu’en combattant là-bas, ils luttent contre le terrorisme. Quelle hypocrisie ! En réalité, ils l’alimentent, par leur politique impérialiste. Les attentats en France ont été un contrecoup de la guerre de l’autre côté de la Méditerranée.
Cette guerre implique déjà l’Iran, les monarchies du Golfe, les États occidentaux, la Russie et le régime turc, en guerre contre sa minorité kurde. Et l’histoire du XXe siècle nous rappelle qu’un conflit en apparence lointain et secondaire peut déboucher sur une guerre généralisée.

Alors, Alep est certes loin, mais ce qui se passe là-bas nous concerne, car c’est peut-être de notre avenir qu’il s’agit. Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage, disait Jaurès. Syrie, Irak, Afghanistan, Ukraine, Soudan, Libye… le monde est aujourd'hui à feu et à sang.
Le capitalisme, c’est d’abord l’exploitation de la classe ouvrière, les bas salaires et la menace permanente du chômage. Rien que cela justifie d’y mettre fin. Mais en outre, ce système dément, qui repose sur la concurrence féroce entre firmes et entre États, menace en permanence de conduire toute l’humanité dans la guerre. Les ouvriers français ou allemands d’avant 1914 étaient durement exploités. Mais ce qui les attendait, l’enfer des tranchées et de Verdun, était pire encore.

Alors, nous débarrasser du capitalisme, ôter aux grandes entreprises leur mainmise sur toute l’économie, est vital. C’est vital pour mettre fin aux inégalités et à l’exploitation du travail salarié. Mais c’est vital aussi pour mettre fin aux guerres engendrées par la convoitise des grandes firmes et des grandes puissances. Sans cela, nous aurons tôt ou tard d’autres Alep et d’autres Mossoul, non seulement de l’autre côté de la Méditerranée, mais à nos portes et dans nos villes.

mercredi 7 décembre 2016

Contre les surcharges dans les classes, occupation de l'école élémentaire Montaigne

   Les parents d'élèves de l'école élémentaire Montaigne d'Alfortville,  exigent l'ouverture d'une 18 eme classe.
 
   En effet alors que beaucoup d'enfants ont des difficultés d'expression en français et que l'école est classée en REP, il y a une moyenne supérieure à 25 élèves par classe avec dans les classes de CE1 jusqu'à 29 élèves.
   Des conditions d'enseignement difficiles pour les enfants et les professeurs.

   Bravo et solidarité avec ceux qui luttent contre l'abandon des élèves des familles des quartiers populaires.


vendredi 2 décembre 2016

Exit Hollande, ses challengers se préparent à faire la même politique

Communiqué Lutte Ouvrière 02/12/2016
© Mathieu Delmestre via Flickr

   Hollande a annoncé qu’il ne se représenterait pas à l’élection présidentielle, prenant acte des records d’impopularité que son gouvernement a atteint y compris dans son propre électorat. C’est la conséquence de la politique anti-ouvrière qu’il a incarnée à la tête du gouvernement.
 
Voilà une décision qui ne peut que plaire aux candidats à la primaire de la gauche. Mais quel que soit celui qui surgira des rangs de la gauche, il ne s’agira que d’un ravalement de façade. Valls va sans doute ramasser le flambeau et assumer la politique de guerre aux travailleurs que le gouvernement a menée, quand Montebourg s’en démarquera quand bien même il y a contribué.

  Que ce soit Fillon, Le Pen ou le candidat du PS, ils aspirent tous à gouverner pour le compte du grand patronat et ils feront la politique antiouvrière que celui-ci leur ordonnera.  
   Car le peuple peut décider du Président de la république, mais c’est le grand capital qui le commande. Le monde du travail ne peut se défendre qu’en comprenant cette vérité-là et en reprenant confiance dans ses propres forces.
Nathalie Arthaud