A Alfortville où nous avons manifesté en 2009 contre la
fermeture de la maternité "La Concorde" , le collectif du personnel de la
maternité et des habitants, qui s’était constitué avait dénoncé les dangers que
présentait la disparition de ces structures de proximité, dangers plus
importants encore dans les zones rurales où l’éloignement est tout de suite
plus grand que dans la région parisienne.
Voici un extrait de tract de Lutte Ouvrière , qui reprenait mes déclarations faites en conseil municipal : ici
Editorial des bulletins d’entreprise de Lutte Ouvrière du lundi 22 octobre 2012
Entre rentabilité
capitaliste et santé publique, le gouvernement a choisi la rentabilité
« Cela devait arriver ». Voilà ce que disent les habitants
de Lacapelle-Marival dans le Lot quand ils apprennent qu’une de leurs voisines
a perdu son bébé entre son domicile et la maternité située à plus d’une heure
de route. Voilà ce que disent les pompiers qui ont dû procéder à plusieurs
accouchements depuis que la maternité la plus proche a fermé.
Ceux qui s’opposent aux fermetures de maternités et
d’hôpitaux dans les zones rurales en témoignent : les pouvoirs publics qui
prennent les décisions de fermeture sont prévenus des dangers. Mais entre les
risques pour la santé publique et les économies que cela représente, ils
choisissent les économies. Ce sont des choix criminels.
En 1975, il y avait 1 370 maternités, aujourd’hui il n’y en
a plus que 535. Les plus hypocrites justifient les fermetures par le fait que
les maternités à moins de 300 accouchements par an ne seraient pas assez sûres.
Mais accoucher dans une voiture, sur une aire d’autoroute, n’est certainement
pas mieux ! Quant aux autres, ils le disent ouvertement : il s’agit de
rationaliser et de rentabiliser le fonctionnement des hôpitaux.
Hollande et Marisol Touraine, la ministre de la Santé, ont
déploré « une situation dramatique ». Mais comme la droite, la gauche a une
responsabilité écrasante dans cette situation. De 1997 à 2002, le gouvernement
Jospin en a fermé, lui aussi, des maternités et des hôpitaux de proximité. Les
franchises médicales, le forfait hospitalier, les déremboursements, les
restrictions drastiques sur la santé, c’est autant de la responsabilité de la
gauche que de la droite.
Et combien d’autres drames passés sous silence ? Faute de
places dans les hôpitaux, les malades se font faire les poches par les
cliniques privées et les médecins en secteur libre qui pratiquent les dépassements
d’honoraires.
Combien de personnes renoncent à des soins ou à des
médicaments parce qu’ils ne peuvent plus se payer de mutuelle ? Combien ne
peuvent consulter un spécialiste, ne serait-ce qu’un dentiste, parce qu’ils
n’ont pas l’argent ou parce qu’il n’y en a pas comme dans les zones rurales et
dans certaines banlieues populaires transformées aussi en déserts médicaux ?
Les caisses de l’assurance maladie, de la vieillesse et des
allocations familiales, comme celle du chômage, sont alimentées principalement
par les cotisations sociales. Payées pour partie par les patrons et pour partie
par les salariés, ces cotisations représentent du salaire différé qui doit
revenir aux travailleurs.
Diminuer les cotisations patronales, comme le demande le
patronat et comme l’envisage le gouvernement, serait un cadeau aux patrons mais
une perte sèche pour les travailleurs. Car si les cotisations versées par le
patronat ne rentrent plus, qui paiera alors pour les hôpitaux, pour les
médicaments, pour les aides au logement, pour les crèches, pour les retraites ?
Il y a déjà, annuellement, plus de 30 milliards
d’exonérations de cotisations, alors alléger encore de plusieurs milliards la
facture des patrons et les transférer sur d’autres impôts serait un vol de plus
sur les salaires et une agression contre la protection sociale. Alors si les
patrons veulent être plus compétitifs dans la guerre commerciale qu’ils se
mènent, qu’ils rognent sur leurs marges bénéficiaires ! Mais la santé, la
retraite et les besoins vitaux des classes populaires n’ont pas à être
sacrifiés sur l’autel de leur compétitivité.
Marisol Touraine prétend faire de la défense de l’hôpital
public son cheval de bataille. Mais a-t-elle prévu des embauches de personnel
hospitalier ? Non. Elle s’est engagée à ce « qu’aucun Français ne soit à plus
30 minutes de soins d’urgence », mais a-t-elle programmé le financement de
centres de santé de proximité ? Non. Le gouvernement a, au contraire, prévu de
faire 657 millions d’économies sur les hôpitaux. Et si la ministre ne parle pas
de « rentabilité », elle dit vouloir « renforcer l’efficience interne des
établissements ». Où est la différence ?
Tout doit-il être rentable dans cette société ? L’éducation,
la santé doivent-elles être rentables ? Est-ce que s’occuper des anciens
atteints d’Alzheimer, cela doit être rentable ? Est-ce que soigner les malades
d’un cancer, cela doit être rentable ? Bien sûr que non !
Le bon fonctionnement des services publics a été pendant
longtemps un des indices les plus sûrs du degré de développement d’un pays et
même du degré de civilisation. Ne laissons pas les capitalistes et leurs
serviteurs au pouvoir la faire reculer.
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