lundi 19 mars 2012

Dimanche 18 mars: Election du nouveau maire d'Alfortville

  Le conseil municipal extraordinaire pour le passage du relais de René Rouquet à Luc Carvounas, s’est déroulé dans un palais des sports rempli par l'assistance. Après que chaque groupe représenté au conseil se soit exprimé, Luc Carvounas PS a été élu par 33 voix sur 39 conseillers, contre 3 pour Miramont le candidat UMP, et 3 absentions. La liste des 11 adjoints a ensuite été votée par 31 voix.
 
Voici pour ma part la déclaration que j’ai faite, avant de m’abstenir lors du vote :

      En tant qu’élu Lutte Ouvrière je tiens à rappeler que l’essentiel des problèmes qui touchent la vie quotidienne des Alfortvillais ne dépendent pas de la gestion communale mais sont liés aux politiques économiques imposées par le grand patronat qui conduisent à la baisse du pouvoir d’achat, au chômage, à la situation dégradée du logement pour une grande partie des classes populaires.
   
    En effet si l’on peut se féliciter des efforts de la municipalité qui ont abouti à des réalisations telles que l’Espace culturel, le gymnase Arielle Viala, le centre Aquatique, les rénovations de groupes scolaires; dans le même temps, du fait des mesures gouvernementales, la population de la ville connaissait la fermeture de la clinique La Concorde avec la maternité, la fermeture de la CPAM Place Allende, des suppressions de postes dans les écoles, à la poste, l’insuffisance des transports.
  •       La hausse des prix des denrées alimentaires, du gaz, de l’électricité, des carburants, des charges locatives grèvent lourdement le budget des ménages, des salariés, des retraités, dont les revenus ne suivent pas.
  •      Le chômage et l’emploi précaire touchent une partie importante de la population de la ville et les services sociaux sont de ce fait de plus en plus sollicités.
  •      L’accès à la santé, à l’éducation est en forte régression, surtout pour la partie la plus pauvre de la population.

      Pour sauvegarder à tout prix ses profits, le grand patronat détériore la vie des classes populaires, aidé en cela par tous les gouvernements à son service. Pour multiplier les cadeaux aux classes riches, les finances publiques sont pillées. La taxe professionnelle a été supprimée.

    Les collectivités locales doivent supporter des charges supplémentaires, dont toutes ne sont pas financièrement compensés. C’est en cela que la politique mise en œuvre au niveau de l’Etat influe sur les possibilités financières des communes.

    Dans quelques semaines nous aurons un nouveau gouvernement. Beaucoup l’espèrent de gauche dans l’espoir de voir la situation s’améliorer, mais sans grande illusion il faut le dire puisque le candidat de gauche qui a une chance d’être élu ne s’engage pas vraiment, surtout pas sur l’emploi et les salaires, même si les voix qui lui permettront d’accéder à la tête de l’Etat sont celles des salariés. 
    Et le fait que ce candidat, appartenant au courant qui est le vôtre, Messieurs Rouquet et Carvounas,  entend payer rubis sur l’ongle la dette aux banquiers aura des répercussions négatives, y compris sur les collectivités locales.

   Une municipalité au service des travailleurs se doit de soutenir les plus pauvres et de se fixer des priorités allant dans ce sens. Or dans ce domaine le compte n’y est pas.

   Dans une situation où la crise du logement s’aggrave, du fait de la baisse catastrophique des crédits alloués par l’Etat et alors que dans notre commune beaucoup de familles doivent vivre dans des conditions d’habitat indigne, je suis opposé aux démolitions d’immeubles prévues aux Alouettes, dans le cadre du plan de rénovation urbaine.

   Comme l’a déclaré Boris il est indispensable d’adopter un arrêté municipal interdisant les expulsions locatives comme cela a été fait dans d’autres municipalités. Je sais qu’un tel arrêté a un caractère symbolique mais il indique un choix, une direction.

   Il faut également revenir sur les privatisations de services publics municipaux, telle celle qui a été faite cette année pour la gestion de la piscine.

   Il faut que les responsables de la communauté d’agglomération fassent assurer le nettoyage des rues de la ville.

   J’approuve bien sûr les efforts faits par la municipalité pour maintenir le niveau des effectifs du personnel communal, ainsi que le subventionnement des associations.
   Mais il est nécessaire d’œuvrer pour que les habitants de la commune soient plus entendus. Sur les questions de rénovation urbaine, de mise en place de zones de parkings, de demandes diverses de groupes d’habitants, ce n’est pas le cas. (Comme par exemple pour le comité France Palestine qui s’est vu refusé à plusieurs reprises l’attribution de salles de réunion.)

  Pour conclure, je voudrais redire que la vie des classes populaires d’Alfortville changera  vraiment quand, au niveau de l’Etat, une autre politique sera mise en œuvre :
•    Une politique qui interdirait les licenciements, qui imposerait une augmentation générale des salaires, des retraites et des pensions, ainsi que leur indexation automatique sur la hausse des prix ;
•    Une politique qui reviendrait sur la destruction des emplois publics que nous connaissons aujourd’hui.

  Cette politique est aux antipodes de celle menée par le gouvernement  et soutenue par les représentants du parti au pouvoir, l’UMP, qui siègent à ce conseil. Je ne voterai bien sûr pas pour leur candidat.

   Mais cette politique, pourtant vitale, n’est pas portée par le courant auquel appartient la majorité municipale, le parti socialiste.

   C’est pour cette raison que je ne voterai pas non plus pour Luc Carvounas et que je m’abstiendrai, tout en souhaitant bien sûr qu’un maximum de mesures soient proposées et adoptées, qui iraient dans le sens d’une amélioration des conditions d’existence des habitants de la commune.

1 commentaire:

  1. Entièrement d'accord avec votre intervention qui reflète très bien les problèmes du quotidien de la classe ouvrière.

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