vendredi 10 février 2012

Conseil municipal Alfortville 9 Février : débat d'orientation budgétaire

 Déclaration  de Guy Mouney, Lutte Ouvrière,

     La présentation qui nous est faite souligne à juste titre la dégradation des ressources des ménages dans le contexte de la crise économique et financière que le gouvernement fait payer aux classes populaires.

    Le rapport insiste aussi sur l’incertitude de la situation économique qui rend difficile l’élaboration d’un budget prévisionnel pour les collectivités locales. Il dénonce la complexité des dispositifs mis en place par l’Etat qui ne visent en fait qu’à réduire les financements et à faire supporter les coûts de fonctionnement par la population.

     Dimanche 29 janvier le président Sarkozy, s'en est pris aux collectivités territoriales, les communes, les départements et les régions, en les accusant d'être dépensières. 

cadeau au patronat
      Chacun sait que depuis des années, l'État a transféré aux collectivités locales de nombreuses responsabilités et charges.    
    Et si leurs budgets augmentent, c'est entre autres parce qu'elles doivent embaucher, pour assumer ces nouvelles tâches pour lesquelles l'État est loin de leur avoir transféré les fonds correspondants. 
     Au contraire depuis 2011, les dotations de l’Etat sont gelées et cela jusqu’en 2014.

     C’est d'autant plus scandaleux que les collectivités ont de plus en plus de mal à obtenir des crédits auprès des banques. Depuis la faillite de la banque franco-belge Dexia, spécialisée dans ces prêts aux collectivités, les autres banques se font tirer l'oreille, le marché n'étant pas jugé assez rentable, comme cela vient d’être rappelé par le rapporteur. 

Evolution des fonds mis à disposition des banques par la BCE
      
Les Etats Européens au travers de la BCE ont ouvert une ligne de crédits quasiment illimitée aux banques à un taux voisin de zéro, mais celles-ci ne prêtent aux Etats et aux collectivités qu’à des taux usuraires.
     

   Le document nous présente comme un taux d’intérêt convenable une moyenne de 3,82%. Cela coute quand même 1,7 millions € par an d’intérêt que payent les Alfortvillais aux banquiers. Presque autant que le budget du CCAS pour les personnes âgées.


   Pourquoi en est-on là ? En 2008 pour sauver les banques de la faillite dans laquelle les avait conduite leurs propres spéculations les Etats se sont terriblement endettés : 500 Milliards € pour la France.
  
    Et à quoi ont servi ces sommes gigantesques ? A alimenter encore davantage la spéculation. L’endettement des Etats est devenu terrain de spéculation pour les banquiers. 

   
  
   Mais au lieu de s’en prendre aux banquiers spéculateurs, aux capitalistes qui ruinent la société par leur recherche effrénée du profit le gouvernement s’en prend aux classes populaires aux travailleurs, aux chômeurs aux retraités aux immigrés aux fonctionnaires accusés de profiter de tout, de la sécu, des 35 heures, des minimas sociaux, et j'en passe.
    
    Les budgets et les effectifs dans les services publics sont réduits nuisant gravement au fonctionnement des hôpitaux, de l’Education Nationale, des transports, de la Poste.



  Nous sommes dans une année électorale mais il est évident que ceux qui détiennent le véritable pouvoir à savoir les grands patrons et les banquiers continueront à être aux commandes quelque soit le président qui sera élu.
   Car pas un parmi les candidats présentés comme présidentiables ne prévoit de s’en prendre à leurs intérêts. 
   François Hollande ne propose même pas de relever le SMIC et les salaires et pensions de façon conséquente ni de stopper l’hémorragie des emplois en interdisant les licenciements.

     Le quotidien de la population à Alfortville c’est comme ailleurs la préoccupation d’avoir du travail, un logement, d’arriver à joindre les deux bouts avec des revenus érodés en permanence par la hausse des prix. C’est aussi la galère journalière des transports, un environnement dégradé. 

    La municipalité ne peut se substituer à tout, mais ses moyens doivent être mis au service de la population.
•    J’approuve les choix qui sont faits de construction de logements sociaux et de rénovations du parc immobilier de Logial, le maintien des moyens et effectifs du personnel communal, les efforts faits en matière de financement des services d’intérêts collectifs et associations, les investissements en cours pour les écoles. 
 •    J’approuve aussi la volonté affichée de ne pas relever les taux d’imposition. Mais le simple relèvement des bases décidées par l’Etat va se traduire automatiquement par une augmentation de la pression fiscale. Et on ne sait pas ce qui va sortir des modifications de taxation au niveau intercommunal, départemental et régional.

    Mais il y a bien des choses qui ne vont pas dans le bon sens :

•    Après la privatisation de la piscine, dont il faudrait que l’on nous présente quand même un bilan financier après un an de fonctionnement, dans de nombreux secteurs l’appel à des entreprises privées, les délégations de service public se multiplient, renchérissant les coûts pour la commune.


hôtel meublé sordide
immeuble Logial démoli

•    Des démolitions de logements viables sont en cours dans le sud de la ville dans le cadre de l’ANRU alors qu’il y a un manque crucial de logements, et que de l’habitat indigne où vivent des personnes seules avec enfants, subsiste de façon importante dans différentes parties de la ville. 

•    Les travaux de rénovation urbaine entrepris ou de résidentialisation ne correspondent pas aux attentes des habitants et ne vont certainement pas faciliter la vie quotidienne. 

   Au grand ensemble, si ce qui est prévu se réalise il y aura moins d’espaces verts, moins de places de stationnement, au profit de murs, clôtures et barrières en tout genre. Il serait utile d’écouter les locataires. 

•    L’extension des zones bleues et des zones de stationnement payant ne fait qu’aggraver le casse tête du stationnement dans la ville, sans résoudre en aucune façon le manque de places. La mise en un seul couloir des artères principales pour permettre une meilleure circulation des bus ne se traduit que part un ralentissement de la circulation. Qui prend de telles décisions?

vers la cité du 108 rue Véron


•    Les quartiers les plus populaires de la ville ne sont pas bien entretenus : Mobiliers dégradés non réparés, trottoirs jamais lavés, pas même un arbuste pour améliorer l’environnement. Cela ne peut que générer un sentiment d’abandon, de se sentir méprisés. Certes le nettoyage de la ville est du ressort de l’Agglomération qui a aussi des problèmes budgétaires, mais il ya des priorités.



  


    Je souhaite que le budget en cours d’élaboration prenne mieux en compte les difficultés que rencontre une partie de plus en plus grande de la population et réponde en priorité aux  besoins impérieux des plus modestes.
    Et je conclurai en disant qu’il est du devoir de la municipalité de soutenir les luttes sociales seules à même de changer les choses en remettant en cause le pouvoir qu’une minorité de grands capitalistes exerce sur toute la société. 


  Selon les informations données au cours de cette réunion près de 200 locataires de la barre rue Etienne Dolet (quartier Alouettes) qui doit être démolie auraient été relogés. L'immeuble de bureaux Equalia situé ZAC des bords de Marne est en cours de location.

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