« La vie d’un entrepreneur est bien souvent
plus dure que celle d’un salarié. Il ne faut jamais l’oublier (...) parce qu’il
peut tout perdre, lui, et il a moins de garanties. » C’est la dernière déclaration d’un
Macron clamant son empathie pour les patrons et son mépris pour les
travailleurs, sur BFM le 20 janvier.
La presse a
commenté sérieusement la phrase, comparant amplitude de travail et revenus des
salariés à ceux des patrons... comme s’il s’agissait de petits entrepreneurs au
bord de la faillite, alors que les émois de Macron sont pour les grands patrons
et les banquiers, ceux qui partout licencient et ferment des usines pour
accroître leurs bénéfices et spéculer. Ce sont ceux-là mêmes qu’il est
d’ailleurs parti, aussitôt après l’interview, courtiser directement à Davos.
À Davos,
grand-messe annuelle des milliardaires et financiers de la planète, Valls et
Macron se sont livrés une concurrence effrénée à qui ferait les plus belles
courbettes au monde des parasites de l’économie. Il semble que celui que les
médias appellent « l’enfant prodige », le « Leonardo Di Caprio de la
finance » ait pris momentanément l’avantage.
C’est là
qu’entouré de ses amis les « entrepreneurs », Macron a déclaré que, dans le
Code du travail en préparation, les heures supplémentaires des salariés
seraient majorées « beaucoup moins, voire pas du tout », ce qui
reviendrait à liquider définitivement toute référence à un horaire légal.
Valls, d’accord pour l’essentiel, a fait semblant de le recadrer pour l’image.
Derrière les
provocations, les positionnements et les calculs des uns et des autres, la même
propagande propatronale continue, préparant et entourant la démolition par le
gouvernement du Code du travail et des droits légaux des salariés.
Antoine
FERRER dans Lutte Ouvrière du 28 Janvier
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