Editorial 30/11/2015
Les élections régionales auront lieu dimanche
prochain. Il y a, dans toutes les régions, des listes Lutte ouvrière, faire
entendre le camp des travailleurs.
La parole politique est monopolisée par trois partis,
le Parti socialiste, Les Républicains et le Front national et, à écouter les
médias, tout l’enjeu sera de les départager. Ni les uns ni les autres ne
représentent les intérêts des travailleurs.
Les Hollande, Sarkozy et Le Pen se posent en
porte-parole et en représentants de toute la population et, depuis les
attentats, ils multiplient les appels à l’unité nationale. Faire comme s’il n’y
avait pas de riches et de pauvres, comme s’il n’y avait pas des exploités et
des exploiteurs, est un mensonge.
C’est un mensonge que l’on retrouve dans la bouche de
tous les patrons quand ils répètent aux salariés que « nous sommes tous
dans le même bateau ». Ce n’est vrai ni en politique extérieure ni en
politique intérieure.
Les Dassault et Lagardère, les Total et Thalès ont intérêt à ce que l’État préserve « l’influence française » au Moyen-Orient et en Afrique, y compris en s’acoquinant avec les pires régimes qui soient et en faisant la guerre. Mais les travailleurs n’ont aucun intérêt à cette politique impérialiste qui ne fait qu’alimenter le terrorisme et nous enfoncer dans un engrenage barbare.
Et que le PS, la droite et le FN forment une union sacrée pour intensifier la guerre en Syrie, montre qu’ils sont tous profondément dévoués aux intérêts exclusifs de la grande bourgeoisie. Il en va de même en politique intérieure.
Tous, du PS jusqu’au FN, parlent d’œuvrer pour la
« compétitivité » et l’« attractivité ». Mais si, pour le
patronat, la compétitivité est synonyme de rentabilité et de profits, pour les
travailleurs elle est synonyme de licenciements, de salaires bloqués et d’un
surcroît d’exploitation. Et quand ils parlent de l’intérêt national, de
l’intérêt des entreprises ou de l'économie du pays, c’est en réalité pour mieux
servir les possédants, les actionnaires et les plus riches.
Eh bien, à l’inverse, nous nous présentons dans cette élection pour mettre en avant les intérêts exclusifs des travailleurs ! La société est organisée principalement en deux classes sociales, une classe possédante, une classe exploitée. Deux classes aux intérêts opposés, contradictoires et incompatibles.
Dans cette période de crise, la bourgeoisie s’enrichit
parce qu’elle appauvrit le monde du travail. Sa prospérité se fait sur
l’aggravation du chômage et de la précarité. Ses super profits ont pour
contrepartie l’aggravation de l’exploitation, l’augmentation du temps de
travail non payé.
Pour augmenter encore sa part dans les richesses
produites par les travailleurs, le grand patronat mène une offensive
consciente, appuyé par le PS, la droite et le FN. Il s’agit de faire du
chantage au chômage pour détruire le code du travail et les 35 heures, casser
le Smic et ce qui reste du CDI. Il s’agit de multiplier les statuts,
d’individualiser les droits, pour diviser les travailleurs.
Aux programmes des partis pro-patronaux, les travailleurs doivent opposer des revendications pour protéger leurs conditions de vie. Contre le patronat qui licencie à tour de bras, il faut l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous que l’on soit CDI, intérimaires, CDD sans diminuer les salaires. Contre l’augmentation des prix, des taxes et des impôts, les travailleurs doivent exiger des augmentations générales de salaires.
Il ne suffira pas de voter pour imposer ces mesures.
Seules les luttes collectives et l’inversion du rapport de force entre les
travailleurs et la bourgeoisie pourront le faire. Mais faute de mobilisation
collective, les travailleurs peuvent utiliser les élections pour faire entendre
leurs intérêts. Pour montrer à tous ceux qui ne se résignent pas et qui tôt ou
tard voudront relever la tête, qu’il y a un camp auquel ils peuvent se rallier.
Le PS, Les Républicains et le FN se disputent la place pour mieux servir la bourgeoisie, mais ils sont profondément d’accord pour défendre cet ordre social basé sur la propriété privée et l’exploitation. Car le FN est un parti bourgeois de la pire espèce, avec une démagogie encore plus réactionnaire que les autres. Et s’il est férocement anti-immigré, c’est justement parce qu’il est foncièrement anti-ouvrier.
Voter pour les uns ou pour les autres, c’est accepter
d’être grugés, trahis, sans rien dire. C’est les encourager à continuer.
Le vote Lutte ouvrière affirmera contre le patronat et tous ses serviteurs politiques les intérêts immédiats des travailleurs et la perspective de changer cet ordre bourgeois qui nous enfonce dans la barbarie. Ce sera un vote de classe, un vote de conscience. Un vote pour affirmer que nous sommes des dizaines de milliers à vouloir en finir avec cette société d’exploitation de plus en plus inhumaine.
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