Communiqué
de Lutte Ouvrière 11/05/2016
Après avoir essayé de faire pression sur les députés socialistes pour
obtenir une majorité et faire passer la loi travail, le Conseil des ministres a
autorisé mardi 10 mai Manuel Valls à utiliser l’article 49.3 de la
Constitution, pour la quatrième fois, comme il l’avait déjà fait pour la loi
Macron.
« Le 49.3 est une brutalité, le 49.3 est un déni de
démocratie », avait déclaré un certain François Hollande en 2006 lorsque
le gouvernement de l’époque faisait passer le Contrat première embauche (CPE) à
coup de 49.3. Hollande est un habitué des reniements, on le savait.
Manuel Valls veut mettre au pied du mur les députés du PS, certains écologistes
ou encore d’autres du PCF ou du Parti de gauche. Soit ils votent la motion de
censure que la droite ne manquera pas de déposer et ils provoquent la démission
du gouvernement, soit ils se soumettent. Jusqu’à présent, aucun gouvernement
n’a été renversé de cette façon. Il est très probable que même les plus
frondeurs des députés ou bien voteront contre la motion de censure de la
droite, ou bien s’abstiendront.
Les intérêts des travailleurs et de tous ceux qui ont manifesté contre la
loi travail ne pèsent pas bien lourd dans toutes ces considérations. Quelles
que soient ces manœuvres, le patronat veut que le gouvernement applique la
politique qu’il lui a dictée. Les travailleurs, de leur côté, n’ont aucune
raison d’accepter une loi qui lui donnera tous les pouvoirs. Ils ont les moyens
de mettre en échec la politique antiouvrière de ce gouvernement, à condition de
ne faire confiance qu’à leurs propres forces. Lutte ouvrière appelle à
participer massivement à toutes les manifestations prévues.
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