François Lamy, le ministre de la Ville, prétend avoir tiré les leçons
des échecs de près de quarante ans de politique de la ville, durant
lesquels les gouvernements ont cherché à masquer l'absence de
moyens réels derrière une avalanche de plans, de sigles, de formules et
de classements en zones (Zones urbaines sensibles, Zones franches
urbaines, Zones de redynamisation urbaine, Quartiers
populaires, etc.).
Grand Ensemble. Alfortville Quartier Sud. Classé en Zone Urbaine sensible |
En parallèle, le taux de
chômage y a augmenté de plus de 2 % en 2012. Près d'un quart des
habitants de ces quartiers, bien plus que dans le reste du pays, ont
déjà renoncé à des soins pour des raisons financières.
Dans ces ZUS, 43 % des jeunes sont sans emploi et les 5 000 promesses d'emplois « francs » ou « d'avenir », qui leur sont réservés, ne pourront être que des gouttes d'eau dans l'océan du chômage.
Lucide, Lamy dans une interview à La Libre Belgique le
reconnaît à demi-mot : « Je ne réglerai pas le problème du chômage dans
les quartiers si la question n'est pas réglée au niveau
national », et plus loin de conclure : « Les résultats ne seront
perceptibles qu'à long terme, c'est l'affaire d'une génération. » Tenter
de faire patienter en attendant, c'est cela le vrai travail du
ministre.
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