Deux
jugements, à deux jours d’intervalles, les 11 janvier et 12 janvier, illustrent
à point nommé ce qu’est la justice de classe et l’actualité de ce qu’écrivait
Jean de La Fontaine il y a près de 500 ans : « Selon que vous serez
puissant ou misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou
noir ».
Mercredi 11
janvier, si elle a réformé le jugement de première instance qui condamnait huit
ouvriers de Goodyear Amiens à neuf mois de prison ferme, la Cour d’appel
d’Amiens a tenu à donner des gages au patronat et à la volonté répressive du
gouvernement socialiste.
Elle a prononcé des condamnations qui se veulent exemplaires en direction du monde ouvrier : cinq ouvriers et militants CGT ont été condamnés à douze mois de prison avec sursis ; et c’est pour faire passer cette lourde condamnation que deux autres militants ont vu leur condamnation ramenée à trois mois avec sursis et que le dernier a été relaxé. Tout cela alors que les cadres retenus quelques heures au moment de l’annonce de la fermeture de l’usine avaient retiré leur plainte.
Elle a prononcé des condamnations qui se veulent exemplaires en direction du monde ouvrier : cinq ouvriers et militants CGT ont été condamnés à douze mois de prison avec sursis ; et c’est pour faire passer cette lourde condamnation que deux autres militants ont vu leur condamnation ramenée à trois mois avec sursis et que le dernier a été relaxé. Tout cela alors que les cadres retenus quelques heures au moment de l’annonce de la fermeture de l’usine avaient retiré leur plainte.
Il s’agit
bien d’un message en direction de l’ensemble du monde du travail pour montrer
ce que la justice réserve à ceux qui se révoltent contre la dictature
patronale. Ainsi, toujours à Amiens, sans parler des dizaines de
condamnations à travers tout le pays, la même justice avait condamné en
septembre dernier cinq jeunes manifestants contre la loi travail de deux à six
mois de prison avec sursis pour avoir brulé des pneus sur la voie publique et à
87 000 euros de dommages et intérêts.
A l’opposé,
Jeudi 12 janvier, le tribunal de Paris vient de faire bénéficier d’une relaxe
générale la famille Wildenstein, pour avoir soustrait au fisc la déclaration
des avoirs estimés à plusieurs milliards d’euros, par des manœuvres que le
tribunal a pourtant reconnues comme avérées. Et cela en déclarant que sa
décision « pouvait être incomprise ». Certes ! Après la
condamnation de Christine Lagarde, ex-ministre des Finances, et la dispense de
peine qui l’a accompagnée, on assiste à belle leçon de justice de classe.
En tous les
cas je tiens à m’élever contre la condamnation des sept ouvriers de Goodyear en
continuant à demander la relaxe pour eux et pour tous les travailleurs et
militants injustement poursuivis et condamnés depuis des mois dans le pays.
Nathalie
ARTHAUD
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