Comme nous le faisons régulièrement, les militants de
Lutte Ouvrière seront dans les rues d'Alfortville pour discuter de la situation politique et sociale ce samedi. Les cheminots en grève ouvrent la voie. Des grèves ont lieu aussi dans des hôpitaux, comme Paul Guiraud à Villejuif.
Venez nous rencontrer. Vous pourrez nous trouver de 10H30 à 12H30
Rue Paul Vaillant Couturier devant la Mairie.
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Un article du journal Lutte Ouvrière du 13 Juin sur la grève des cheminots :
SNCF : les cheminots ouvrent la voie
À l'appel des trois syndicats CGT, Sud et FO, les cheminots, tous secteurs et catégories confondus, ont commencé la grève mardi 10 juin. La grève est importante non seulement chez les agents de conduite ou les contrôleurs, les catégories où les effets sont les plus visibles, mais aussi chez les administratifs, le personnel sédentaire des ateliers, des gares ou chez ceux qui travaillent sur les voies.
L'importance de la mobilisation souligne combien le ras-le-bol est grand chez les cheminots, combien ils en ont assez de voir leurs conditions de vie et de travail se dégrader.
Les suppressions d'effectifs ont pour corollaire l'insécurité du lendemain. Aux guichets, par exemple, un plan de suppression de postes est en cours. Et c'est en grande partie pour eux que la SNCF vient de lancer un plan de départs... volontaires.
Les cheminots vivent au quotidien l'augmentation permanente de la productivité (30 % de plus en sept ans) avec son cortège de stress et d'épuisement. Les suicides sur le lieu de travail sont également apparus à la SNCF, y compris parmi les encadrants. À tout cela, il faut ajouter des salaires qui ne suivent pas la hausse des prix, y compris ceux des logements SNCF.
C'est donc bien l'aggravation de l'exploitation qui est à l'origine du ras-le-bol qui s'exprime aujourd'hui.
Les cheminots savent bien que le décret ferroviaire privé applicable depuis 2006 a nettement dégradé les conditions de travail. Quand les agents de conduite soumis à la réglementation SNCF ont un temps de travail annuel de 1 568 heures, ceux qui dépendent du privé doivent travailler 1 607 heures : quand ceux de la SNCF ont 126 repos, ceux du privé n'en ont que 104 ; quand ceux de la SNCF ont 52 repos doubles, ceux du privé n'en ont que 25... et tout est à l'avenant. C'est ce type de régression que les cheminots refusent.
Malgré la mobilisation de l'encadrement pour tenter d'en minimiser les enjeux et d'embrouiller les esprits, les cheminots ont perçu la réforme comme étant une nouvelle attaque contre eux-mêmes et le service public. D'ailleurs, dès que la direction et le gouvernement parlent de réforme, il s'agit toujours de régression. C'était le cas sous les gouvernements de droite et cela reste vrai sous le gouvernement de gauche.
Déjà, les précédents appels, pourtant isolés, à la grève contre le projet de réforme ferroviaire en juin et décembre 2013, avaient été bien suivis, tout comme la manifestation nationale à Paris, le 22 mai dernier, qui avait regroupé près de 10 % des cheminots.
L'annonce d'un préavis de grève reconductible a également satisfait nombre de militants qui voulaient non pas uniquement protester mais engager une lutte sérieuse. Signe supplémentaire, bien des militants syndicaux ont appelé de façon unitaire, organisant des assemblées voire des tournées communes. Et dans plusieurs secteurs, les militants ont appelé à des assemblées interservices, sans que les directions syndicales s'y opposent.
Celles-ci ont donc choisi d'initier le mouvement et d'encourager les formes susceptibles d'entraîner un grand nombre de cheminots dans la grève.
Il est possible que le mécontentement affiché par de nombreux militants devant l'inaction face au gouvernement ait joué dans l'attitude prise par les directions syndicales. Mais il est aussi probable que, dans la période de réorganisation tous azimuts que va connaître la SNCF, elles tiennent à rappeler qu'il faut compter avec elles et ne pas réduire les avantages dont elles disposent dans les nombreux organismes paritaires.
Il est d'ailleurs notable de constater que la « radicalité » des directions syndicales CGT et Sud-Rail ne va pas jusqu'au rejet de la réforme mais se limite à la revendication « d'une autre réforme ». À aucun moment, les directions syndicales n'ont dénoncé les négociations concernant la fameuse convention collective auxquelles elles participent et qui ont pour objet de négocier des reculs.
Ces revendications ont été discutées dans de nombreuses assemblées. En les adoptant, en les faisant connaître, les cheminots peuvent avoir le soutien d'autres travailleurs qui eux aussi sont confrontés aux mêmes attaques et ont les mêmes revendications. Par-dessus tout c'est cette contagion que craint le gouvernement et qui pourrait le contraindre à reculer.
Correspondant LO
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