Les cheminots sont habitués, depuis des dizaines d'années, à voir le patronat, relayé par les médias et les politiciens de droite, se dresser contre chacun de leurs mouvements de grève. Cette haine est à la mesure de l'importance du rail dans la vie sociale, de la combativité des cheminots, du danger de généralisation que recèlent leurs mouvements d'ensemble.
Médias, patronat et droite n'ont pas dérogé à la règle. Les médias ont donné le ton dès le premier jour de la grève, le 10 juin, en multipliant les reportages convenus sur la « galère » des usagers. Mais si nombre de reportages tartinaient à l'envi sur les désagréments, bien réels évidemment, des voyageurs, peu se donnaient la peine d'expliquer sérieusement les raisons de la grève et encore moins de comprendre les sentiments des grévistes.
Le patronat, par la bouche de Gattaz, a trouvé la grève « irresponsable », le secrétaire général de la CFDT l'a décrite comme « inutile », tandis que Fillon a publié un communiqué décrivant ces « milliers de bacheliers victimes d'un corporatisme archaïque qui méprise l'avenir de ces jeunes lycéens ».
Mais, cette fois-ci, le grand flot de calomnies est aussi venu de la gauche au gouvernement, qui assume la politique de la droite non seulement en matière de réforme de la SNCF mais aussi dans les injures adressées aux travailleurs en lutte. Le site internet du PS a même rassemblé toutes ces interventions du mardi 17 juin sous le titre « Un gouvernement de combat ». De combat, certes, mais contre les travailleurs.
Paul GALOIS
Les cheminots et les intermittents du spectacle lors de la manifestation interprofessionnelle du 19 Juin à Paris
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