Gouvernement et
patronat sont donc contents : CFDT, CFTC et CGC ont signé un accord avec
le Medef, et Hollande, qui avait fait du « dialogue social » son
objectif, s’en félicite.
Mais si le patronat est satisfait, c’est que les travailleurs n’ont
aucune raison de l’être. Les accords de compétitivité ont été rebaptisés
accords de « maintien de l’emploi », mais le contenu est le même : dans
chaque entreprise, les travailleurs pourront être soumis au chantage
suivant : des baisses de salaire, des mutations à l’autre bout du pays,
un allongement de la durée du travail ou… le licenciement. Et rien ne
dit que, même quand les travailleurs accepteront des concessions, leur
emploi sera ensuite maintenu.
Pour licencier encore plus facilement, le patronat a également obtenu
que les « plans sociaux » – c’est-à-dire de licenciements – soient à la
fois facultatifs et moins coûteux pour lui, sans risque d’être attaqué
en justice. Quand le patronat dit que cet accord « diminuera la peur de
l’embauche », c’est qu’il pourra licencier encore plus facilement, alors
qu’il y a déjà 5 millions de chômeurs, et 1 500 de plus chaque jour.
Les autres dispositions sont à l’avenant. Que la CFDT ait signé
montre sa docilité à l’égard du patronat et du gouvernement. Les
contreparties offertes aux syndicats, comme la taxation symbolique et
compensée des contrats courts, ou la présence de salariés dans les
conseils d’administration, sont dérisoires. Elles servent de feuille de
vigne pour un texte qui répond aux attentes des capitalistes : plus de
moyens de pression sur les salariés, plus de précarité et
d’exploitation.
Pour se défendre, les travailleurs ne peuvent compter que sur
eux-mêmes.
Patrons et dirigeants syndicaux peuvent s’entendre sur leur
dos autour du tapis vert, mais ils ne pourront empêcher que, tôt ou
tard, la colère éclate face à la dégradation des conditions d’existence,
et que le monde du travail rende les coups.
Nathalie Arthaud
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CGT, Solidaires, FSU et CFTC du Val de Marne, ont appelé ce jeudi 17 janvier à une marche
départementale contre les politiques d’austérité, pour l’emploi et les salaires.
La mobilisation des travailleurs, les manifestations, les grèves sont en
effet nécessaires pour faire face aux attaques du patronat soutenu par le
gouvernement. Mais c’est une riposte générale de l’ensemble du monde du travail
qu’il faut préparer pour l’interdiction des licenciements, la répartition du
travail entre tous, l’augmentation des salaires et des pensions en fonction de
la hausse des prix, l’embauche dans les services publics.
Quelques images de cette manifestation qui s'est déroulée à Créteil de l'usine Essilor jusqu'à la préfecture du 94.
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