Mardi 27 décembre 2011
La grève des agents de sûreté s’est terminée sur l’obtention d’une prime annuelle de 1000 €. C’est loin des 200 € d’augmentation de salaire de base qui étaient revendiqués et cette prime est assortie de conditions telles que tous les salariés n’y auront pas droit intégralement.
Les grévistes n’ont donc pas obtenu entière satisfaction, mais leur lutte montre qu’il est toujours plus efficace de se battre que de baisser les bras. Et au-delà de cette avancée matérielle – qui aboutit pour certains presque à un 13e mois – cette lutte est une victoire morale arrachée face à un patronat arrogant et un gouvernement aux ordres des patrons.
Que n'a-t-on pas entendu à propos de leur grève ! « Preneurs d’otages », « privilégiés », « enfants gâtés », a répété la chorale bien orchestrée des patrons et du gouvernement. Eh bien oui, n’en déplaise à tous ces gens-là, le kérosène ne suffit pas. Sans les travailleurs, aucun avion ne peut décoller et rien ne peut fonctionner dans la société.
Tout a été bon pour essayer de casser la grève : le défilé des ministres au ton plein de morgue, les menaces de licenciement ou de perte de l’agrément préfectoral qui permet de travailler dans les zones aéroportuaires sécurisées ; même des CRS en grand uniforme sur les postes de contrôle.
Les employeurs n’ont pas ménagé leur peine pour empêcher la grève de s’étendre. Les mêmes qui interdisent aux salariés de mâcher un chewing-gum pendant les heures de travail, sont allés gracieusement porter des pizzas aux non-grévistes. Pour remplacer les grévistes, ils sont même allés chercher… les CDD qu’ils avaient licenciés auparavant.
Malgré tout, la grève a tenu bon. Elle a réuni dans une lutte commune des salariés que bien des choses divisaient, en premier lieu le fait qu’ils n’avaient pas les mêmes patrons. Elle a uni les salariés à temps partiel à ceux à plein temps, elle a uni des anciens aux très jeunes, les femmes aux hommes, derrière une seule et même revendication. C’était une lutte fière, où chacun était conscient de se battre pour obtenir le respect et réclamer son dû.
Alors, je tiens à dire aux grévistes qu’ils ont remporté une victoire morale sur le patronat. Et nul doute que cette lutte servira d’exemple à de nombreux travailleurs.
Nathalie Arthaud
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