lundi 28 mars 2011

Images du banquet Lutte Ouvrière Maisons-Alfort 26 Mars 2011

 
Quelques vues de la soirée
 

 
Allocution de Jean-François King


Après la conférence trés appréciée de Marc Peschansky sur l'état de la recherche sur les cellules souches, Jean-François King pour Lutte Ouvrière a fait l'intervention politique suivante :


   Comme vous le savez, l’armée française intervient en Libye.
      Des avions, un porte-avion participent aux opérations de survol et de bombardement. Officiellement cette guerre a pour but d’aider les Libyens menacés par l’horrible dictateur Kadhafi. Que Kadhafi soit un dictateur, cela ne fait aucun doute. Cela ne faisait d’ailleurs aucun doute quand il était reçu avec faste par Sarkozy et quand il recevait des commandes militaires de la France.

   Depuis quelques mois, des choses ont changé : une révolte importante secoue plusieurs pays arabes. Le gouvernement français a commencé par se déconsidérer en soutenant jusqu’au bout les dictateurs tunisien et égyptien. Il a décidé de se tourner maintenant contre Kadhafi en compagnie des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux. C’est une réédition d’une offensive militaire impérialiste contre un pays pauvre. Et si les tirs des avions occidentaux sont aussi précis que les frappes dites « chirurgicales » en Irak et en Afghanistan, il y a bien du souci à se faire pour les populations libyennes. 

   Parmi tous les objectifs de cette opération militaire, il y a évidemment de conserver le contrôle des richesses pétrolières mais aussi de montrer a tous les peuples du voisinage, en Egypte, en Tunisie mais aussi à Bahreïn, au Yémen, etc. que les armées impérialistes sont là et bien là et capables si besoin de bombarder des peuples qui iraient trop loin dans leur révolte au gout des dirigeants. D’ailleurs au moment précis de l’intervention libyenne, un autre régime de dictature, celui d’Arabie saoudite, grand allié de l’occident et principal gardien des champs de pétrole, intervenait dans le petit pays voisin de Bahreïn pour réprimer les manifestations populaires.

   C’est pourquoi il ne faut pas être dupe des prétendus objectifs « humanitaires » de Sarkozy, Obama et consort ; ils ne défendent que leurs intérêts impérialistes et sont prêts à piétiner les peuples.

Pendant que la Lybie est à feu et à sang, une autre catastrophe se déroule à l’autre bout de la terre, au Japon.

   Ce malheureux pays a été victime d’une catastrophe qu’on ne pouvait certainement pas éviter, séisme et tsunami. D’ailleurs il est remarquable que, pour une fois, des constructions modernes antisismiques soient parvenues à limiter considérablement le désastre, quand on compare avec ce qui s’est passé en Haïti. Mais à côté des constructions modernes qui ont permis aux gratte-ciel de Tokyo de tenir, il y a parallèlement cet incroyable laisser aller concernant le nucléaire.

   Sans doute ne peut-on pas tout prévoir mais on en apprend tous les jours sur les déficiences du trust privé Tepco qui gère les centrales nucléaires. Le nucléaire, c’est évident, c’est archi-dangereux. Il faut donc, si on utilise, prendre un maximum de précautions.

   Cela c’est produit à l’autre bout du monde, mais la France, elle aussi est en pointe dans le nucléaire. Et c’est constamment qu’on constante des carences dans l’entretien, dans la construction quelques fois des centrales.
   Dans notre pays, il n’y a pas de séisme, en tout cas pas comparables à ceux du japon et pas de tsunami. Mais il y a des intérêts privés – ou même d’Etat qui se comportent de la même façon – qui passent avant la sécurité. Les autorités nous abreuvent de paroles rassurantes : « ce qui s’est passé au japon ne pourrait pas se produire ici ». Mais on ne pourra être véritablement rassuré que le jour où le capitalisme aura disparu et que les centrales, qu’elles soient nucléaires ou pas, seront confiés a des gens véritablement responsables, défendant la sécurité et le bien-être des populations.

Maintenant, je vais vous parler des élections cantonales.

    Ce n’est pas qu’elles ont beaucoup préoccupé l’opinion puisqu’une large majorité des électeurs n’est pas allée voter. Mais leurs résultats ont énormément perturbé les partis politiques. Parmi la minorité qui est allé voter, à droite un grand nombre des électeurs de l’UMP ont déserté son camp et une partie des voix que Sarkozy était parvenu à siphonner au Front national sont revenues dans le bocal d’où elles étaient sorties. Bref le Front national progresse dans la même proportion que l’UMP recule. Et du coup, l’UMP ne sait plus trop quelle attitude adopter pour le deuxième tour lorsque l’UMP est éliminé : ne pas voter pour le Front national, certes, mais voter ou pas pour la gauche en cas de duel.
  
   L’hostilité de l’UMP envers le Front national est calculée et mesurée car il y a un problème de vases communicants entre les deux partis et si demain le Front national se renforçait encore, nombre de ténors de l’UMP quitteraient Sarkozy pour rejoindre les rangs de Marine Le Pen avec armes et bagages. Tout ceci, dira-t-on, concerne la droite et l’extrême droite.

    Malheureusement, il est avéré qu’une partie des travailleurs est séduit par le Front national. Des travailleurs qui ne croient plus depuis longtemps dans les promesses des partis de gauche ni de la droite. Qui ont été trompé successivement par Mitterand, par Jospin, par Martine Aubry, ancienne ministre du travail, ou par Chirac lorsqu’ils fondaient des espoirs à droite ou encore par Sarkozy, car certains y ont cru. Ils sont prêts à se faire duper à nouveau par Marine Le Pen cette fois.

    Le drame qui nous concerne, c’est lorsqu’on voit des travailleurs qui plutôt que comprendre qu’il faut lutter contre le patronat et contre le gouvernement s’imaginent qu’il est plus facile et plus « rentable » si je peux me permettre cette expression, de lutter contre d’autres travailleurs, les émigrés. Plus facile, peut-être, mais en se tirant ainsi une balle dans le pied. Car lutter contre les émigrés, c’est ne pas comprendre qu’on lutte contre son propre camp et qu’on renforce ainsi nos ennemis, les patrons.

   En réalité, les élections cantonales ne sont qu’un épisode qui n’a pas beaucoup d’importance. Ce qui compte avant tout, pour le monde du travail, c’set la persistance de la crise économique, du chômage et de tout ce qui va avec la précarité, les bas salaires, l’aggravation des conditions de travail, parallèlement avec la dégradation des services publics, dans les transports, l’éducation, la santé publique, etc.

     Le problème, il est là et pas ailleurs. La classe ouvrière, il y a quelques mois au moment de la lutte contre la prétendue « réforme » de l’âge de départ à la retraite, avait montré qu’elle était capable de se mobiliser. Pas suffisamment bien sur puisqu’elle n’a pas gagné. Mais elle a relevé la tête, elle a prouvé que les rues pouvaient lui appartenir. Dans bien des entreprises du pays, ou dans des services publics, il y a des luttes, y compris pour des questions de salaires et assez souvent victorieuses. On est évidemment très loin d’une offensive générale, celle qui serait nécessaire.

   Mais c’est la seule voie, celle qui nous permettrait d’améliorer notre sort et de nous donner des perspectives Ce qui d’ailleurs contribuerait à faire rentrer sous terre le Front national. C’est pour cela que nous militons.

    A la prochaine élection présidentielle, nous allons présenter une candidate. Bien sur, nous allons tout faire pour qu’elle obtienne le maximum de voix. Mais l’essentiel, c’est que le monde du travail reprenne confiance en lui, qu’il entame et qu’il gagne des combats et cela sera infiniment plus important que toutes les élections.





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