Editorial Lutte Ouvrière 11 Septembre 2017
Vendredi dernier, Macron a dit qu’il serait d’une « détermination
absolue » pour faire passer sa politique et il a ajouté qu’il ne
céderait rien « ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes
».Voilà qui est clair.
Quand ils avaient présenté les ordonnances
contre le code du travail, la ministre Pénicaud et le Premier ministre
Philippe avaient pris des pincettes, eux. Ils avaient expliqué que ce
coup de massue sur la tête des travailleurs, c’était pour leur bien. Ils
avaient essayé de faire croire qu’en donnant tous les droits aux
patrons pour licencier sans limite, cela les « décomplexerait »pour
embaucher. Mais c’était pour nous enfumer. Et c’est Macron qui le dit.
En bon serviteur du patronat, il transpire le mépris de classe. Les
patrons dirigent, lui gouverne, et les travailleurs n’ont qu’à être
reconnaissants d’avoir la chance de pouvoir se faire exploiter sous leur
baguette. C’est la vision du monde des classes dominantes, de ces
capitalistes nés avec une cuillère d’argent dans la bouche et qui tirent
leur richesse de notre travail. Eh bien, il faut répondre à Macron et à
ses maîtres ! Et mardi 12 septembre, nous aurons l’occasion de
protester.
Il faut se saisir de l’occasion pour dire ce que nous
pensons de ses mesures antiouvrières, notre rejet de ses ordonnances qui
dynamitent le code du travail, de la hausse de la CSG, de la
suppression des 150 000 emplois aidés, du gel des salaires des
fonctionnaires… Il faut exprimer notre colère contre ce gouvernement
qui, en même temps qu’il réduit les APL pour les plus pauvres, supprime
aux trois quarts l’impôt sur la fortune. Les plus riches pourront
satisfaire tous leurs caprices, l’État prendra ce dont il a besoin dans
la poche des travailleurs, des retraités et des chômeurs.
Nous
pourrons dénoncer le rouleau compresseur patronal que nous vivons tous,
dans toutes les entreprises : les hausses de cadences, les attaques sur
les salaires, les mesures vexatoires, les mesures de répression contre
ceux qui relèvent la tête… tout ce qui aggrave notre exploitation et
permet au grand patronat d’accroître ses profits.
Et nous
pourrons le faire tous ensemble, quelle que soit notre entreprise, que
nous soyons intérimaire ou embauché, que nous soyons salarié du public
ou du privé, en nous retrouvant sur le terrain de nos intérêts communs
de travailleurs. Car au-delà de la résistance à chaque attaque
gouvernementale ou patronale, notre sort dépendra du rapport de force
que nous serons capables d’imposer par notre mobilisation générale.
Notre combat n’en est qu’au tout début. La guerre sociale que nous
mènent le gouvernement et les patrons va s’accentuer. Il va y avoir de
nouvelles attaques, comme celle contre l’assurance chômage. Il y a aussi
les menaces en direction de certaines catégories de travailleurs, comme
les cheminots dont les retraites sont dans le collimateur du
gouvernement. En s’en prenant aux retraites des uns puis à celles des
autres, les gouvernements ont réussi en vingt-cinq ans à faire reculer
nos droits à tous. Nous ne devons pas nous laisser diviser.
Tôt
ou tard, les travailleurs relèveront la tête et engageront la lutte car
l’offensive patronale ne laisse pas le choix. Mais le plus tôt sera le
mieux. Car si nous ne faisons pas entendre nos intérêts, nous le
paierons cher. Le grand capital est insatiable. Si les profits des
grandes entreprises industrielles et des banques restent élevés malgré
la crise, c’est dû à l’aggravation de notre exploitation. Et le
gouvernement nous fera payer même ce qu’il sera amené à concéder à la
petite bourgeoisie. Même la colère des autres catégories sociales, le
gouvernement la retournera contre nous si nous ne mettons pas en avant
nos propres intérêts.
Il faut que le camp des travailleurs
apparaisse comme une force capable de se faire respecter. Lui seul a la
puissance de faire payer le grand patronat.
Après la publication
des ordonnances, Berger de la CFDT s’est lamenté en disant qu’il aurait
espéré mieux et Mailly de FO a gonflé le torse disant qu’il avait réussi
à éviter le pire. À l’approche de la journée du 12 organisée par la
CGT, la FSU et Solidaires, les médias insistent sur la division
syndicale. Mais dans bien des entreprises, des militants FO et CFDT se
préparent à manifester. Ce sont ceux qui se mobilisent qui ont raison.
Il ne faut pas attendre après les sommets syndicaux pour le faire.
La direction de la CGT a prévu une autre journée d’action, le 21
septembre. Il faut s’en saisir pour que la mobilisation s’amplifie et
s’élargisse afin de créer le rapport de force nécessaire pour imposer
nos intérêts communs
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire