mardi 28 février 2017

Présidentielle : Nathalie Arthaud fera entendre le camp des travailleurs

Editorial du 27/02/2017

   Après que Sarkozy, Juppé, Hollande et Valls ont été évincés de la campagne, on nous a promis une présidentielle inédite. « Tout peut arriver », ont expliqué les commentateurs. En réalité, tout est déjà joué… au profit du grand capital. Car les principaux candidats veulent le servir.

   Fillon, poursuivi pour avoir détourné un million d’euros d’argent public au profit de sa PME familiale, droitise encore sa campagne pour faire diversion. Parce que quelques casseroles perturbent ses déplacements, il dénonce sans rire un « climat de quasi-guerre civile » ! En réalité, de la suppression des 35 heures à la hausse de la TVA, c’est lui qui prépare… la guerre sociale contre les travailleurs !

   Macron a présenté un programme s’adressant aux « grands intérêts financiers » dénoncés il y a quelques mois par Bayrou, qui vient pourtant de se rallier à lui. Il veut pérenniser le CICE et le pacte de responsabilité, ces cadeaux de plusieurs dizaines de milliards au patronat. Comme Fillon, il veut supprimer des postes de fonctionnaires (120 000). Il veut augmenter la CSG, économiser 15 milliards sur l’assurance maladie et 10 milliards sur l’assurance chômage, et exonérer les actions et les obligations de l’impôt sur la fortune, c’est-à-dire l’essentiel de cette taxe dérisoire. Si, comme il le promet, il baissait la taxe d’habitation, un impôt certes injuste, ce serait aux dépens des communes les plus pauvres. Tout son projet est pour les riches.

   Le Pen s’échine à se montrer différente de Macron et de Fillon. Mais, pas plus qu’eux, celle qui se prétend « candidate du peuple » ne touche aux riches. Son programme ne contient aucune mesure s’en prenant à leur fortune. Au contraire, elle est favorable aux cadeaux faits au patronat, comme le CICE. En revanche, elle s’attaque aux étrangers. C’est-à-dire à des migrants qui fuient la guerre ou une dictature féroce, ou encore à des travailleurs parfois ici depuis 5 ou 10 ans, qui font tourner les chantiers, nettoient les bureaux et les trottoirs ou travaillent dans les cuisines des grands restaurants. Diviser les travailleurs, c’est servir les capitalistes. Avec Trump, dont Le Pen est le sosie féminin, on voit comment un gouvernement peut pratiquer la démagogie contre les étrangers, tout en étant composé de multimilliardaires.

   Hamon et le PS tentent de faire oublier le bilan des années Hollande. Celui-ci a accédé à l’Élysée avec le soutien de Hamon, des écologistes, du PCF et de Mélenchon. Hollande avait promis de faire reculer le chômage et celui-ci a flambé. Les entreprises ont encaissé les aides, comme PSA, qui vient d’annoncer un bénéfice record de 2,15 milliards d’euros. Cette firme, qui se prétendait au bord de la faillite en 2012, a fermé une usine et supprimé au total 17 000 emplois, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires ! Les voilà, les bénéficiaires du PS au pouvoir !

   Les principaux candidats ont en commun le même parti pris : sans les capitalistes, pas de croissance, pas d’emplois. Du coup, il faudrait bichonner les patrons et accepter leurs quatre volontés. Mais non ! Ce sont les travailleurs qui font fonctionner toute la société et produisent toutes les richesses. Leurs emplois, leurs salaires, leurs conditions de travail et leurs pensions de retraite doivent passer avant les revenus des actionnaires et des PDG. Les travailleurs doivent mettre en avant leurs exigences.
   C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud, présentée par Lutte ouvrière. Comme Arlette Laguiller, à qui elle a succédé, ce n’est pas une politicienne. Elle ne dit pas « votez pour moi et votre vie changera ». C’est une salariée qui se présente pour faire entendre le camp des travailleurs.

  •    Face au drame du chômage, qui touche six millions d’entre nous, il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire. Il faut prendre sur les profits, passés et présents, pour financer cela. Il faut interdire les licenciements et les plans de suppressions d’emplois.
  •    Alors que le pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader, il faut augmenter les salaires et les pensions d’au moins 300 euros. Aucun salarié ne doit gagner moins de 1800 euros net.
  •    Alors que des entreprises comme Vivarte (André, La Halle…) invoquent des pertes pour justifier la suppression de milliers d’emplois, il faut lever le secret des affaires. Les travailleurs doivent pouvoir contrôler les comptes des sociétés.

   Voter Nathalie Arthaud, c'est voter pour faire entendre collectivement ces exigences, en faire des objectifs de lutte pour demain, face au futur président, quel qu'il soit.

samedi 25 février 2017

Brèves sur la campagne des présidentielles


Les promesses du politicien Mélenchon

Mélenchon a détaillé longuement son programme économique sur Youtube. Un catalogue de promesses qui ne risquent pas de voir le jour, même si, par extraordinaire, le leader de la « France insoumise »  accédait à l’Elysée. Car pour les financer, il n’envisage pas de s’en prendre au magot du grand patronat. Au contraire, il prévoit même une baisse de l'impôt sur les sociétés de 33 % à 25 %.
Malgré son ton bravache, Mélenchon reste un défenseur du système capitaliste. Et comme tous les politiciens qui aspirent à gouverner dans ce système, il s’en prendrait lui aussi au monde du travail, selon les exigences du Medef.

Fillon cherche à soigner son image

Après les réactions suscitées il y a quelques mois par son programme de « réforme » de la Sécurité sociale, Fillon en a présenté une nouvelle mouture, censée rassurer les électeurs inquiets de la brutalité de son projet. Promis juré, la prise en charge sera meilleure et il n’y aura pas une indemnisation en fonction du « risque », les lunettes seront remboursées à 100% pour les enfants, et les cotisations n’augmenteront pas.
Mais comme, dans le même temps, il confirme sa volonté de faire 20 milliards d’euros d’économies sur l’Assurance maladie, on comprend très bien qu’il ne faut pas plus le croire que lorsqu’il parle du salaire de Penelope et de ses rejetons...

lundi 20 février 2017

Débrayages à Primark Créteil pour les salaires


   Salaires de misère pour les salariés malgré un chiffre d’affaire en hausse à de 300 Millions d’euros, montages financiers opaques, optimisation fiscale pour échapper à l’impôt, tout en bénéficiant du CICE, voilà les méthodes de recherche du profit maximum des patrons de l’enseigne multinationale Primark .

   Ce samedi 18 Février les salariés des magasins de Créteil et Villeneuve la Garenne ont fait grève contre la pénibilité du travail, les conditions éprouvantes et les mesures d’augmentation de salaires dérisoires qui sont annoncées : 4cts de l’heure brut pour les vendeurs,
   
Un rassemblement devant le magasin dans le centre commercial de Créteil Soleil a eu lieu à l’appel de la CGT .

vendredi 17 février 2017

Campagne à Alfortville pour le camp des travailleurs Nathalie Arthaud

Pour préparer notre réunion publique du jeudi 23 Février 19H à l'école Paul Bert de Maisons-Alfort nous serons ce samedi 18 à Alfortville de 10H15 à 12H15 :
  • Place Allende devant la poste principale
  • Place du Petit Pont devant la poste annexe
  • Place de la Mairie, rue Paul Vaillant-Couturier 
Venez nous rencontrer. 

jeudi 16 février 2017

Nathalie Arthaud au rassemblement “avec Théo et les autres victimes”

Communiqué
16/02/2017

   Je serai présente au rassemblement organisé samedi 18 février à Paris, notamment par la CGT, la FSU et la Ligue des Droits de l'Homme, à 15 heures Place de la République. Je partage l'indignation de tous ceux qui continuent à protester contre l'agression dont a été victime le jeune Théo à Aulnay-sous-Bois, et contre les suites qui y ont été données.
   Le viol dont a été victime Théo a été jugé “non-intentionnel” et les policiers responsables laissé en liberté alors que, chaque jour, des jeunes lui ayant manifesté leur solidarité passent en comparution immédiate, voire sont condamnés à de la prison ferme. Ce n'est pas le fait du hasard : dans les banlieues, on voit patrouiller des brigades spéciales, équipées d'une véritable panoplie de guerre, comme celle à laquelle appartenaient les policiers qui ont agressé Théo. La police est ainsi maintenue vis-à-vis de la population dans un climat d'hostilité, auquel s'ajoute souvent le racisme.


   Voilà la façon dont on voudrait faire accepter à la jeunesse des quartiers pauvres une société qui ne leur laisse aucun espoir d'avenir, pendant que les riches sont de plus en plus riches et arrogants. Marine Le Pen, qui a dit sa solidarité avec les policiers auteurs d'exactions contre les jeunes, a montré qu'elle est bien candidate à aggraver encore la barbarie de cette société. François Fillon, devenu un symbole de l'injustice après avoir sans vergogne enrichi sa famille avec l'argent public, vient de surenchérir en proposant d'abaisser la majorité pénale à seize ans. C'est ce même candidat de la droite qui se considère au-dessus des lois et qui voudrait que l'on envoie encore plus facilement les jeunes en prison !

  Il faut que nous soyons de plus en plus nombreux à lutter contre la domination des plus riches sur cette société et toutes les violences qui en découlent. C'est le sens de mon combat.

Nathalie Arthaud, le 16 février

réunion publique de soutien à la candidature de Nathalie Arthaud Maisons-Alfort jeudi 23 Février19H



   A la différence des Fillon, Le Pen, Hamon, Macron ou Mélenchon, Nathalie Arthaud ne se présente pas en prétendant défendre les intérêts de la France, elle veut faire entendre les intérêts des travailleurs, les  revendications du monde du travail qui devront être imposées au patronat par la lutte :
      
  Contre le chômage, interdiction du des licenciements, des suppressions d'emploi et répartition du travail entre tous.
·         Augmentation générale des salaires et des pensions de 300 € et fixation du SMIC à 1800€ net.
·         Abolition du secret des affaires . Mise sous contrôle des travailleurs des comptes des entreprises.

Le banquet meeting Lutte Ouvrière de Maisons-Alfort annoncé initialement pour le 25 Février est remplacé par une :
réunion publique de soutien à la candidature de Nathalie Arthaud
Maisons-Alfort jeudi 23 Février19H
Ecole Paul Bert 37 Avenue du Général Leclerc. (Métro Ecole Vétérinaire)

avec Josefa Torrès et Pierre-Eric Gillard , représentants locaux de Lutte Ouvrière

Pour tout renseignement : Guy Mouney 06 87 80 68 06

mercredi 15 février 2017

Agression de Théo : la violence sociale d'un système barbare



Editorial Lutte Ouvrière 13/02/2017

   L’agression dont le jeune Théo a été victime à Aulnay-sous-Bois est révoltante. Ce passage à tabac par quatre policiers, ce viol avec une matraque, ces humiliations racistes sont insupportables.
Et l’injustice continue : un viol ayant entraîné une déchirure de 10 centimètres est jugé « non-intentionnel » par l’IGPN ! Des jeunes accusés d’avoir jeté des pierres sont déjà condamnés par des tribunaux à de la prison ferme, tandis que les quatre policiers sont laissés en liberté. Au nom de la présomption d’innocence ? Mais de quelle présomption Théo a-t-il bénéficié ? Aux yeux de la police, les jeunes qui passent un moment en bas de leurs immeubles sont présumés coupables, voire des « bamboulas », comme l’a justifié un syndicaliste policier !

    Fillon a expliqué que « la police, la gendarmerie, les forces de sécurité […] n'ont rien à voir là-dedans » ! En prenant le parti des bourreaux contre leur victime, il est dans son rôle de défenseur de l’ordre social capitaliste. Et Le Pen aussi, qui a pris la défense des policiers, tandis qu’un responsable du FN traitait Théo de « racaille » !

   Théo a survécu et peut témoigner. Mais qu’a subi le jeune Adama Traoré, mort le 19 juillet dernier dans la gendarmerie de Beaumont-sur-Oise ? La « bavure » d’Aulnay n’est pas un cas isolé. Chaque année, des jeunes et des moins jeunes meurent à la suite de l’intervention de la police. Les interpellations qui tournent mal parce que certains policiers se comportent comme en territoire ennemi sont légion. C’est ce que dénonçaient samedi ceux qui ont manifesté à Bobigny, et qui ne se résument pas aux casseurs.
 
   Les policiers sont certes en première ligne face à bien des violences qu’engendre la désagrégation de notre société. Mais renforcer leurs pouvoirs ne fera qu’empirer les choses. Le PS est revenu sur la mesure symbolique qu’aurait été la délivrance d’un récépissé lors d’un contrôle d’identité. Il veut assouplir les règles d’utilisation des armes, reprenant ainsi, avec le soutien de la droite et du FN, les revendications policières. La société que cela nous prépare, c’est celle des États-Unis, où les policiers ont un permis de tuer.
Il faut au contraire lutter contre les inégalités et contre ce chômage de masse qui gangrène la société et confisque toute perspective d’avenir aux jeunes des quartiers populaires.

   Théo a 22 ans et est au chômage, comme tant de jeunes des classes populaires. À 22 ans, Charles, le fils de François Fillon, étudiant en droit, avait un job d’étudiant : il était assistant de son père sénateur, et gagnait 4 846 euros par mois… pour un travail qui n’a laissé aucune trace. Tout comme sa sœur Marie, payée 3 806 euros mensuels ! Aujourd'hui, le fils Fillon est avocat d’affaires et peut gagner en une année ce que Théo ne gagnera pas en une vie.

   La voici, notre société : le racisme, l’exclusion et la répression pour la jeunesse des classes populaires ; les passe-droits et les privilèges pour les fils à papa !
Cette injustice, entre la jeunesse brisée de Théo et celle, dorée, des enfants Fillon, n’est qu’un exemple criant de celle qui traverse toute la société, entre ceux qui tentent de vivre de leur travail, et ceux qui considèrent que tout leur est dû. Les grandes fortunes reçoivent chaque jour en dividendes ce qu’une famille ouvrière ne peut gagner en une année, voire en une vie. Liliane Bettencourt, une des grandes fortunes françaises, empoche chaque semaine plus d’un million d’euros de dividendes de L’Oréal et ne paie même pas l’impôt sur la fortune.

   Les affaires Fillon et Théo sont des leçons de choses : les riches ont tous les droits et les pauvres n’ont que des devoirs. La police et la justice, l’appareil de l’État sont au service des premiers contre les seconds. Cette expérience, bien des manifestants contre la loi travail l’avaient faite au printemps 2016 ; et des dizaines d’entre eux sont poursuivis. Ce que vivent les jeunes des quartiers, c’est un autre aspect de cet ordre social injuste.

   Alors, soyons nombreux, dans les semaines et dans les mois à venir, à exprimer notre colère contre l’ordre social de la bourgeoisie. Soyons nombreux à dire que nous ne voulons plus de ces inégalités, de l’exploitation, et du racisme qui va avec. Soyons nombreux à faire entendre le camp de ceux qui, quelle que soit leur nationalité, leur religion, la couleur de leur peau, combattent la domination des plus riches sur cette société et toutes les violences qu’elle charrie. 

jeudi 9 février 2017

Aulnay-sous-Bois : assez des violences policières !


Un article du journal Lutte Ouvrière 08 Février 2017

   Les quatre policiers accusés d’avoir frappé et violé avec une matraque Théo, un jeune homme de 22 ans d’Aulnay, en banlieue parisienne, ont été suspendus de leurs fonctions et mis en examen. Mais un seul l’est encore pour viol en réunion, les trois autres accusations ayant été requalifiées en violences volontaires.
   
 Une manifestation de plusieurs centaines d’habitants du quartier populaire de la Rose des Vents, où s’est produite l’agression, s’est déroulée lundi 6 février. Aux cris de « Justice pour Théo », des mères du quartier, en tête de cortège, exprimaient leur colère : « On étouffe ici. Comment nos enfants vont continuer à vivre avec ça ? ». « Ça », c’est cette agression particulièrement barbare et humiliante. Et c’est aussi la conscience que l’attitude provocatrice de la police dans les quartiers populaires n’a rien d’exceptionnel.
    Le racisme, les provocations, les contrôles répétés, les humiliations, voire la violence des policiers y font partie du quotidien. Certes, tous ne se conduisent pas en voyous racistes, mais les discours des politiciens, attisant la haine contre les immigrés ou ciblant les jeunes des quartiers populaires comme autant de délinquants, participent à donner aux policiers le sentiment qu’ils peuvent tout se permettre.   
   La visite que Hollande a faite au chevet de Théo est bien peu de chose en face de l’attitude de l’État. Les policiers agresseurs font partie de la BST, brigade spécialisée de terrain. Censées être des brigades de proximité, elles ont été armées et équipées sous le gouvernement Sarkozy, en 2010, pour se spécialiser dans l’intervention dans les quartiers difficiles. « Pour eux, être sur le terrain ça veut dire se comporter comme des cow-boys au milieu des Indiens », explique un jeune du quartier, qui travaille dans un collège du secteur et qui poursuit : « Ce n’est pas seulement l’attitude de la police, c’est l’absence de boulot, l’absence de justice qui fait qu’il n’y a pas d’égalité. »

   La famille de Théo exige la justice pour le jeune homme, toujours hospitalisé après avoir été opéré suite aux blessures infligées par le policier. Elle peut compter sur la solidarité des habitants du quartier et au-delà. Un nouveau rassemblement se prépare pour samedi 11 février, à 16 h, devant le palais de justice de Bobigny.
Nadia CANTALE

mercredi 8 février 2017

Manifestation contre les méthodes de la direction de l'Association des Paralysés de France Orly

   Environ une centaine de militants CGT ont manifesté ce mardi 7 Février à l'appel de l'UD CGT du val de Marne devant l'association des paralysés de France à Orly en soutien aux salariés de cette entreprise qui subissent exploitation mépris et discriminations antisyndicales envers les militants CGT.
  


  Une bonne partie des salariés de l'entreprise présents à ce rassemblement ont pris la parole pour dénoncer avec force leur quotidien : bas salaires, dureté des conditions de travail et arrogance d'une direction qui par des méthodes perverses cherche à dégager des bénéfices , alors que l'association se fait passer à l'extérieur pour une œuvre bienfaitrice. Elle touche d'importantes subventions publiques et 80 % des salaires sont rémunérés par l'Etat.
  
 Le cynisme de cette direction est tel qu'une militante CGT n'en pouvant plus a fait en Décembre une tentative de suicide sur le lieu de travail.
 

    Les salariés de l'entreprise sont déterminés à ne pas se laisser faire, et pour tous les participants cette mobilisation n'est qu'un début .

mardi 7 février 2017

Fillon, Le Pen, Macron, Hamon… dans la course pour servir les riches

  Communiqué Lutte Ouvrière 6 février 2017

Il faudrait être bien naïf pour être convaincu par les excuses de Fillon. Qu’un million d’euros d’argent public pour des « tâches simples », comme il le dit lui-même, ait complété les revenus de sa famille, il n’y voit rien à redire. Tout juste une « erreur », celle de ne pas avoir anticipé l’évolution de l’opinion publique !
Ce riche champion de la probité confirme donc sa candidature pour imposer de nouveaux sacrifices aux classes populaires : travailler plus longtemps pour un salaire moindre, suppression de 500 000 emplois publics qui accroîtront le chômage et réduiront les services publics, augmentation de la TVA… mais pour les bourgeois, baisse des cotisations des entreprises et suppression de l’impôt sur la fortune !
De son côté, quand il ne brasse pas des formules creuses, l’ex-banquier Macron, artisan de la loi travail et de la généralisation du travail du dimanche, avance aussi l’allègement de l’ISF.
Si les dirigeants du PS sont partagés entre Macron et Hamon, c’est pour savoir quel est celui qui leur permettra de retrouver un siège de député, voire de ministre.
Le Pen, elle, a présenté son programme qui repose, sans surprise, sur la démagogie contre les immigrés, pour diviser les travailleurs entre eux. Pour rassurer les capitalistes bien français qui ferment les usines, licencient et exploitent leurs salariés, Le Pen a promis de pérenniser le CICE et a ôté de ses promesses la hausse des salaires de 200 euros. Elle veut supprimer le compte pénibilité, insupportable pour le patronat. Avec une telle candidate contre le « système », celui-ci a de beaux jours devant lui !


Il faut pourtant que les travailleurs fassent entendre leur opposition au système qu’aucun des principaux candidats, pas même Mélenchon, ne dénonce : le capitalisme.


  • Pour mettre fin au chômage de masse, il faut interdire les licenciements et les plans de suppressions d’emploi ; il faut répartir le travail entre tous sans perte de salaire.
  • Pour vivre dignement et enrayer la baisse du niveau de vie, il faut augmenter les salaires et les pensions d’au moins 300 euros. Pas un salarié ne doit gagner moins de 1800 euros net.
  • Contre l’accaparement des richesses par une petite minorité, contre les malversations, il faut imposer le contrôle des salariés sur les entreprises.

C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud : faire entendre les exigences du monde du travail.


jeudi 2 février 2017

Un vote de classe

Article du journal Lutte Ouvrière 01 Février 2017

   Lorsque les travailleurs de ce pays commencèrent à participer aux élections, vers les années 1880, la sagesse voulait que l’on vote ouvrier et le plus rouge possible. La participation aux élections était alors considérée comme un moyen de propagande, une façon de réunir les travailleurs autour du programme socialiste, d’affirmer son camp. C’était une revue des troupes avant la bataille.
   Dans les années 1920, le Parti socialiste devenu un pilier de l’ordre bourgeois avait transformé le vote de classe en vote utile. Le PCF le suivit sur ce chemin à partir de 1935, répandant à son tour l’idée d’un vote qui protégerait les travailleurs, associée bien entendu à la légende d’un bon gouvernement qui ferait les réformes utiles aux ouvriers. La lutte de classe fut ainsi remplacée par la prétendue lutte électorale.
  
   Pourtant, depuis 1935 comme avant, la classe ouvrière n’a obtenu que ce qu’elle a pu arracher par la lutte de classe. Depuis 1935 comme avant, tous les gouvernements sans exception ont servi le capital, ne reculant que lorsque des millions de travailleurs descendaient dans la rue.
Et pourtant, aujourd’hui, des travailleurs s’interrogent sur la meilleure façon d’utiliser leur bulletin pour se protéger des coups qui leur sont promis. Ainsi, peut-être faudrait-il voter Fillon – si tant est qu’il se présente – pour se défendre de Le Pen ? Favoriser Macron au premier tour pour ne pas avoir à voter Fillon ? Certains, les plus perdus, en sont même à penser voter Le Pen par dégoût, tout en sachant que c’est une ennemie jurée des travailleurs. Faudrait-il voter Hamon, tout en étant persuadé qu’il rééditera inévitablement la trajectoire de Hollande, Jospin, Mitterrand, élus avec les voix des travailleurs, gouvernant au service des patrons, mais qui, au moins, n’est pas de droite ? Voter Mélenchon, autre clone de Mitterrand, la démagogie nationaliste en plus ?

   Ces travailleurs cherchent un parapluie, qu’ils savent illusoire, par manque de confiance dans les capacités de lutte de la classe ouvrière. Et certains peuvent concéder que Nathalie Arthaud a raison, mais c’est pour ajouter que, recueillant trop peu de voix, elle ne sera pas entendue, elle ne pèsera pas.
Mais si, justement ! Les voix qui se porteront sur Nathalie Arthaud seront entendues, et tout d’abord par ceux-là mêmes qui auront voté pour elle, par les travailleurs conscients qui se seront ainsi comptés.

   Ces voix pèseront, indiquant aux autres, à ceux qui cherchent des parapluies percés, qu’un courant existe qui met sa confiance dans la classe ouvrière. Ces voix serviront de baromètre pour les militants qui se battent pour faire vivre les idées communistes et pour ceux qui hésitent à les rejoindre, ils les compteront, bureau par bureau, dans les cités où ils vivent et militent, ils mettront des visages sur ces statistiques.
   Ces voix, quel qu’en soit le nombre, seront le signe que l’étincelle est toujours là qui peut mettre le feu à la plaine. Et ce sera bien la seule façon de faire quelque chose d’utile dans ces élections.
Paul GALOIS