25 des 35 chauffeurs du site Initial d’Alfortville sont en
grève depuis le 26 octobre. Cette agence fait partie du groupe britannique Rentokil
Initial, géant du service aux entreprises et collectivités dans le domaine de
l'hygiène et des vêtements de travail. En France il y a 3200 salariés répartis
en 60 agences.
Bien que le groupe voit ses résultats augmenter , les primes
d'intéressement et de participation sont réduites à quasiment rien par l'application
de formules de calcul taillées sur mesure par la direction. Résultat , l'intéressement
a disparu depuis 2013, et cette année c'est la participation qui dégringole à
son tour, soit une perte annuelle de 2000€.
Ceci s'ajoutant à des conditions de travail qui se
dégradent, la grève à éclaté avec le soutien de la CGT. Les grévistes revendiquent
une prime de 2000€ pour compenser leurs pertes, et exigent le respect de leurs
conditions de travail. Ils sont en surcharge permanente. Ils doivent faire des
tournées de 30 clients par jour en moyenne qui consistent en livraison de
produits et matériels avec en plus des services aux entreprises : pose des
rouleaux dans distributeurs, remplacement de produits dans distributeurs, de
piles pour certains appareils etc...
C'est la course permanente, avec au départ des véhicules
trop chargés. En dessous de 96% de réalisation de la charge , c'est une prime
qui saute.
Dans les aléas de la circulation francilienne, c'est le stress
avec des retards fréquents et les risques d'accident. Quant aux contraventions,
les chauffeurs en sont de leur poche.
De surcroit ils doivent subir l'arrogance, le mépris et même
le racisme de certains de l'encadrement. Un des grévistes, considéré par la
direction comme un instigateur du mouvement vient d'ailleurs d'être licencié , la direction
l'accusant d'avoir mal fait son travail. Sa réintégration est venue s'ajouter
aux revendications .
Face à la grève la direction essaye de faire faire une
partie du travail des chauffeurs grévistes par du personnel d'autres sites ou
d'autres catégories.
Elle promet des créations d'emplois pour mieux répartir la
charge, mais rien pour les primes et salaires. La grève continue. Les
travailleurs ne veulent pas être traités comme des esclaves. Après des années
pendant lesquelles ils ont subi, ils ont maintenant relevé la tête collectivement
et veulent se faire respecter.
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