Editorial du 02/11/2015   
    Le
 gouvernement a annulé les impôts locaux pour les retraités modestes qui
 en étaient exonérés jusque-là. À entendre certains, ce geste serait 
presque la preuve qu’il est de gauche !
   Mais si l’on en croit les explications du gouvernement – il aurait 
« oublié » cette année de neutraliser l’effet de la suppression de la 
demi-part des veufs sur le calcul du revenu fiscal de référence décidée 
en 2008 sous Sarkozy –, c’est plutôt la preuve de sa nullité ! Car, à un
 mois des élections régionales et pour un gouvernement qui s’est engagé à
 une « pause fiscale », cela ne pouvait pas plus mal tomber.
 Car Hollande aurait pu annuler purement et
 simplement l’ignominie de Fillon. Non seulement il ne l’a pas fait, 
mais il en a même rajouté une couche en fiscalisant la majoration pour 
les couples ayant élevé trois enfants.
    Quant à cette décision électoraliste, elle n’annule même pas toutes 
les conséquences de la réforme Sarkozy. En effet, si le gouvernement 
promet d’exonérer ceux qui sont nouvellement imposables, il ne parle pas
 des 650 000 autres dont les taxes ont augmenté. Ces retraités ont vu 
aussi augmenter leur CSG, de 500 euros en moyenne, et surtout ils ont 
perdu toute une série d’aides sociales, toutes choses que le 
gouvernement ne compte pas réparer 
   Hollande a entériné et aggravé toutes les mesures anti-ouvrières de 
Sarkozy, que ce soit sur les impôts, les retraites, le temps de travail 
ou les droits ouvriers.
  Et on l’a vu avec Air France, ils ont tous condamné le coup de colère
 des salariés. Cela a été « gauche-droite-FN même combat » contre les 
travailleurs. Même aujourd’hui, alors qu’Air France a annoncé avoir 
réalisé 500 millions de bénéfices nets au troisième trimestre, le 
gouvernement intervient-il pour refuser le plan de licenciements ? Non, 
il continue de soutenir la direction et ses mensonges sur les 
difficultés de la compagnie !
    Et que dire du dernier accord sur les retraites complémentaires qui 
acte de fait le départ à la retraite pleine à 63 ans ? Le gouvernement 
ose faire passer ce recul pour « une liberté ». « Chacun aura le 
choix », prétend-il. Ceux qui veulent travailler plus longtemps pour 
toucher une retraite entière le pourront, et ceux qui voudront partir à 
62 ans aussi.
   Comme si cela pouvait être des choix pour les salariés ! Comme si les
 travailleurs n'étaient pas acculés à travailler toujours et encore pour
 pouvoir boucler les fins de mois ! Comme s'ils n'étaient pas soumis aux
 pressions patronales et usés par le travail !
 Hollande, Sarkozy et Valls se retrouvent dans le même cynisme, la 
même arrogance et le même mépris de classe. Alors, oui, les classes 
populaires ont bien des raisons de se détourner du Parti socialiste !
   Les élections régionales auront lieu les 6 et 13 décembre. 
   Le PS fait
 mine de s’inquiéter que cet écœurement fasse le lit de l’abstention et 
du Front national, mais il est le premier responsable de ce que nombre 
de travailleurs se sentent perdus et déboussolés. Les électeurs des 
classes populaires ont fondé leurs espoirs tantôt sur la droite, tantôt 
sur la gauche pour se rendre compte que c’était « bonnet blanc et blanc 
bonnet ». Aujourd’hui il en est qui se raccrochent à une nouvelle 
tromperie, celle du Front national.
Car croire que le FN changera quoi que ce soit pour les classes 
populaires est une nouvelle forme d’illusion en pire. 
   C’est une illusion
 qui détourne les travailleurs du combat qu’ils ont à mener contre le 
grand patronat. C’est une illusion d’autant plus dangereuse pour les 
travailleurs qu’elle porte le poison de la division entre les exploités.
   Combattre l’influence des Le Pen dans les milieux populaires et 
combattre la politique anti-ouvrière du gouvernement ne doivent faire 
qu’un.
   C'est en dénonçant la politique de Hollande et l'usurpation qu’il 
fait du mot « socialiste », c’est en défendant une politique de classe 
que les travailleurs retrouveront des perspectives. 
 Il faut que tous 
ceux qui se sont reconnus dans la colère des salariés d’Air France 
puissent l’exprimer. Il faut que tous ceux qui veulent montrer qu’il 
existe une opposition ouvrière au gouvernement puissent le faire.
   Ce sera le sens des listes que Lutte ouvrière présentera dans ces 
élections régionales. Le vote pour les listes « Lutte ouvrière - Faire 
entendre le camp des travailleurs » sera sans ambiguïté. Ce sera un vote
 de classe qui affirmera la nécessité pour les travailleurs de se battre
 pour leur peau contre le patronat et tous les partis à ses ordres.


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