jeudi 2 avril 2015

Mory Global : 2 150 licenciements en vue

Article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière du 1er Avril 2015

   Mardi 31 mars, la justice a décidé du sort des 2 153 travailleurs de l’entreprise de transport Mory Global. La société a été mise en liquidation puisqu’il n’y avait aucune offre de reprise, la dernière ayant été retirée la semaine dernière. Dans les 50 sites Mory Global, les travailleurs se sont mobilisés, ont bloqué les routes pour se faire entendre et obtenir la continuation de l’activité ou des indemnités de licenciement plus élevées.
  
   Leur patron, Arcole Industrie, entend ne rien céder et ne rien perdre dans cette faillite. Et dans le domaine il est un spécialiste. Déjà, en 2014, propriétaire de ce qui était encore Mory Ducros, il s’était déclaré en faillite puis avait proposé la reprise d’une partie des activités, licenciant au passage 2 800 des 5 000 salariés et fermant 35 des 85 agences. Il avait obtenu le soutien de la justice et du gouvernement qui validait ce plan de « sauvetage » en accordant même à Mory Ducros devenu Mory Global un prêt de 17,5 millions d’euros au titre du Fonds de développement économique et social.
 
    Moins de deux ans après, Arcole Industrie met la clé sous la porte. En deux vagues de licenciements, il aura réussi à effacer de la carte une entreprise de 5 000 travailleurs qui se vantait d’être le numéro deux européen dans son domaine. Dans cette opération il avait non seulement l’appui du gouvernement et de la justice, mais aussi celui de la plupart des centrales syndicales, notamment la CFDT, qui avait dit oui à la création de Mory Global et aux 2 800 licenciements avec l’argument honteux que l’accord permettait de sauver 2 200 emplois…
sur le site d'Alfortville, rue de la digue
 
 Aujourd’hui les 2 200 salariés « sauvés » à l’époque sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité capitaliste. Et au moment même où le couperet tombe, Manuel Valls laisse jusqu’au bout les mains libres à Arcole Industrie, dont il se fait le complice.
Cédric DUVAL
 
  A Alfortville , comme dans les autres sites les salariés sont mobilisés. 
   Ils occupent les locaux 24h sur 24 et sont décidés à tenir le temps qu'il faudra pour obtenir un PSE et des indemnités de licenciement au moins du niveau de celles du PSE précédent, compte tenu du préjudice supplémentaire subi avec des reclassements qui ont duré à peine un an (Beaucoup viennent de Limeil qui avait fermé en 2014). 
  Les biens de la société (bâtiments, camions, matériel) sont estimés à  60 millions €. Qu'ils servent à financer les licenciements, disent-ils.

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