Samedi 18 avril,
les clients du centre commercial Belle Epine, à Thiais, ont eu droit à une
animation particulière : pendant deux heures ont résonné les slogans des
manifestants qui ont défilé contre la fermeture annoncée du magasin des
Galeries Lafayette.
En effet, la
direction de ce groupe vient d’annoncer la fermeture totale des magasins de
Thiais et Béziers et d’autres suppressions d’emploi dans le groupe.
A Thiais, avec l'entrepôt de Bonneuil, cela
signifierait, fin 2015, la suppression de 250 emplois, 127 CDI salariés des
Galeries, 80 « démonstrateurs » ainsi qu’une trentaine d’agents
d’entretien et de sécurité.
La direction a
prétendu proposer un reclassement à tous les salariés. En fait, elle n’a
proposé qu’une trentaine de postes sur l’Ile de France, dont 19 pour
l’encadrement. Tous les autres postes se trouvent en province ou à
l’étranger !
C’est donc le
licenciement de l’immense majorité des salariés que planifie froidement la
direction du groupe. Licenciement à moindre frais puisqu’elle ne prévoit qu’une
indemnité supra-légale dérisoire. Ainsi un salarié à 1 460€ avec dix ans d’ancienneté
toucherait en tout à peine 5 000 € d’indemnités.
Les travailleurs
n’ont aucune raison d’accepter d’être ainsi jetés à la rue par la famille
Moulin, principale actionnaire du groupe et 25ème fortune française.
Ce samedi à l’appel de la CGT du magasin et le soutien de militants de l'Union
Départementale et des unions locales et d’entreprises du coin, plus d’une
centaine de travailleurs, se sont retrouvés à 10h30 devant l’entrée du centre
commercial.
Plusieurs
interventions ont d’abord dénoncé l’attitude scandaleuse des Galeries
Lafayette. Ce groupe richissime a fait savoir que le magasin, situé au
cœur d’un département populaire, ne disposait pas d’une clientèle suffisamment
fortunée ! Dans le même temps, il va ouvrir prochainement, pour un loyer
d’or, un magasin de luxe sur les Champs-Elysées. Il devient aussi premier
actionnaire de Carrefour. C’est bien le travail des salariés qui a permis au
groupe d’engranger les milliards de profits.
Ensuite, un cortège, hérissé de drapeaux rouges, a
défilé dans le centre jusqu’au magasin menacé de fermeture. Là, de nombreux
employés ont applaudi et repris les slogans comme « On veut sauvegarder nos emplois ! » ou bien « Les Galeries ne sont pas à vendre. Maintenant,
Tout de suite, Renoncez ! » « Plusieurs dizaines de salariés
étaient déjà en grève et d’autres ont rejoint dans l’enthousiasme le cortège de manifestants et de grévistes malgré les pressions de la
hiérarchie.
Le directeur, un
peu affolé par le succès de la réaction, a bien tenté de faire stopper le défilé
mais il a été couvert par les chants et les slogans.
Le cortège a sillonné
bruyamment plusieurs fois les trois étages du centre
commercial rencontrant la sympathie de nombreux travailleurs venus faire leurs
achats.
Le plus dur de
la lutte est à venir, mais il est sûr que cette action a déjà changé le climat
parmi les salariés du magasin. L’heure n’est pas du tout à la résignation mais
au contraire à préparer la prochaine étape.
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