Le tribunal de
commerce décidera ce 31 janvier, probablement, d'accepter le repreneur
Arcole industries, principal actionnaire de Mory Ducros, qui avait déjà
supprimé 700 emplois en 2012 lors de la création de l'entreprise par la
fusion de Ducros express (ex-DHL France) et Mory, et qui l'a mise en faillite.
Son offre de
reprise est la seule « globale », mais avec seulement 2.210 emplois
conservés sur plus de 5.000, sans compter les 2 000 sous-traitants. Sur
85 agences, 50 seulement resteraient. Environ 3000 salariés seraient donc
licenciés et recevraient chacun 7000 euros d'indemnité supra-légale, promesse portée à environ 10 000 € après la grève avec blocage de plusieurs sites.
Cette annonce avait
en effet suscité la colère de travailleurs, au point que le ministre Montebourg
est venu en personne demander aux grévistes de Limeil de reprendre le travail
Dans le val de
Marne il y a environ 500 salariés : Bonneuil qui fermerait avec la totalité des
60 salariés sur le carreau. Et deux sites, Alfortville et
Limeil-Brévannes qui verraient leurs effectifs réduits en grande partie :
16 salariés sur 34 gardés à Alfortville, 65 sur 186 à
Limeil-Brévannes ,qui compte aussi beaucoup de sous-traitants dont les emplois
disparaitraient.
C'est ce projet
que le gouvernement soutient, en prêtant 17,5 millions d'euros à Arcole et
en promettant aux licenciés 500 propositions d'emplois dans des
entreprises publiques comme La Poste ou la RATP.
Des patrons du
transport routier auraient également promis d'aider 1.000 salariés à
retrouver un emploi au moyen d'une « bourse d'emplois dédiée ». Les futurs
licenciés, bien sûr, n'en croient pas un mot, d'autant que les professionnels
du transport routier se montrent très sceptiques sur ces possibilités.
Arcole
Industries a été créée en 2007 comme spécialiste des entreprises en
difficulté : en 2009, il exerce ses talents en supprimant 325 emplois chez
l’entreprise Lambert et en 2010, il renouvelle l’opération en supprimant 214
emplois chez Girard-Agediss.
Demain, il
entend faire la même chose chez Mory Ducros pour réussir,
dit-il, «le retour à la rentabilité », c’est-à-dire aux profits.
Mais tous ceux
qui auront perdu leur emploi, qu’en ont-ils à faire de cette rentabilité ?
Aucun emploi ne doit disparaître. Dans cette période de crise, il serait
indispensable que les travailleurs puissent contrôler les comptes de ces
entreprises, pour savoir où est passé l’argent, fruit de leur travail, et
qu’elle est la situation réelle des comptes des patrons.
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