Beaucoup l’ont déjà souligné, le vote de ce budget intervient dans un contexte économique et social difficile où le patronat et le gouvernement veulent faire supporter aux travailleurs, aux retraités, les conséquences d’une crise de l’économie capitaliste, dont la population laborieuse n’est en aucun cas responsable.
Les annonces de fermetures d’usines, de chômage partiel ou de suppressions d’emplois se succèdent, y compris quand ces entreprises appartiennent à de grands groupes qui font des profits. Parmi celles qui ont marqué l’actualité, il y a Total, Continental, ou encore Célanèse.
Plus près de nous, Sanofi-Aventis Vitry est en train de supprimer plus de 600 emplois, si l’on tient compte des sous-traitants, alors que le bénéfice net du groupe dépasse les 7 Milliards d’euros.
Face à cette réalité, les propos du Président de la République et de ses ministres sur la nécessaire moralisation du capitalisme apparaissent comme des termes vides de sens, qui ne trompent d’ailleurs plus grand monde.
En tout cas les salariés ne sont pas dupes, et le 29 janvier comme le 19 mars ils ont manifesté par centaines de milliers dans tout le pays contre une politique qu’ils réprouvent. De nombreux alfortvillais étaient parmi eux.
Des notes d’espoir nous sont venues de la Guadeloupe et de la Martinique, où la grève générale a permis d’imposer des revendications importantes et de faire baisse de plusieurs tons l’arrogance patronale.
Il n’y a d’ailleurs pas d’autre voie qu’une lutte sociale générale pour sauver la société du désastre dans lequel nous entrainent le capitalisme et ceux qui le défendent.
Alors que la misère augmente, le détournement de l’argent public par l’Etat au profit des intérêts privés a également pour conséquence la dégradation, dans bien des domaines, des services rendus à la population, à commencer par celui si important du logement.
Les besoins d’aides sociales sont tels que face à l’afflux des allocataires, la CAF du Val de Marne, dont les effectifs sont insuffisants du fait des économies imposées par l’Etat, vient de décider de fermer ses guichets pendant plusieurs semaines.
Je souscris tout à fait à la dénonciation du désengagement de l’Etat dans le financement des collectivités locales, telle qu’elle figure dans le rapport de présentation du budget. L’Etat ne cesse en effet de transférer des charges aux collectivités locales sans leur donner en retour les moyens nécessaires à leur bon fonctionnement. On le voit encore, même si ce n’est pas le poste le plus coûteux, pour l’établissement des passeports électroniques qui sera dorénavant à la charge de la commune.
Beaucoup plus important est le projet de suppression de la taxe professionnelle, un nouveau cadeau royal au patronat, au détriment des communes. Et au final, ce sera une fois encore la population qui fera les frais de cette politique, par des restrictions dans le domaine des équipements et par la hausse des impôts locaux.
Le relèvement des bases d’imposition de 2,5% décidé par l’Etat, auquel va s’ajouter le relèvement des taux décidé par la commune va encore alourdir la pression fiscale sur la population, dans un contexte ou les revenus subissent déjà une érosion du fait de la hausse du coût de la vie et du manque d’emplois.
- Quant aux programmes des travaux prévus, si j’en approuve certains, ceux concernant par exemple les écoles, les crèches, les équipements sportifs et culturels, les travaux de voirie et les espaces verts, je suis en revanche opposé à ce que la municipalité s’inscrive dans les projets du ministre Borloo, en décidant la démolition de 543 logements sociaux dans le cadre de l’opération ANRU au sud de la ville.
- Cette opération va impacter fortement le budget de la ville pendant plusieurs années et au final il n’y aura quasiment aucun logement social supplémentaire. Pourtant, les besoins s’accroissent et un rapport départemental fait état de 1000 logements insalubres et indignes sur la ville. Or, rien n’est prévu dans le budget pour ne serait-ce que commencer à résoudre ce problème.
- Les seuls travaux dans la ZAC des bords de Marne concernent un immeuble de bureaux, Pour les logements qui devaient être construits à la place des immeubles vétustes et dangereux dans cette partie de la ville, rien n’est dit.
- En ce qui concerne la piscine, le document nous présente la délégation de service public comme un moyen d’économies. En réalité, le transfert de la gestion à une société privée coûtera plus cher à la commune. C’est l’argent des impôts qui finance les investissements et c’est une société privée qui en tirera les bénéfices. Où est le gain pour la population alfortvillaise ?
Voilà les raisons pour lesquelles je voterai contre le budget qui nous est présenté bien que, je le rappelle, j’approuve un certain nombre de projets qu’il contient ainsi que l’augmentation des moyens consacrés au fonctionnement des services municipaux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire