dimanche 13 avril 2008

Compte rendu conseil municipal du 13 avril 2008

Interventions de Guy Mouney 
soutenue par Lutte Ouvrière, la LCR et des militants du PCF.
Ce conseil municipal a été consacré essentiellement au vote du budget. Avant le vote chaque courant politique avait droit à une déclaration minutée (5 minutes pour moi) :
Déclaration à propos du budget:
« Le rapport de présentation du budget dénonce à juste titre le désengagement de l'Etat, qui transfère aux Collectivités locales, départementales et régionales des compétences et des charges sans transfert des moyens financiers pour les assumer.
Cette politique actuellement menée tambour battant par la droite au pouvoir s'intègre dans le cadre de toute une orientation d'économies sur les services publics et les collectivités locales parallèlement à des cadeaux au patronat et aux catégories les plus riches.
Pire même, les quelques aides de l’Etat, notamment pour la rénovation urbaine sont dépendantes de la pression fiscale exercée sur les habitants de la commune, donc de la hausse des impôts locaux, les plus injustes, car frappant autant les pauvres que les riches.
Alfortville comme les autres communes doit faire face à des dépenses de plus en plus importantes.
D’abord pour son fonctionnement du fait de la hausse des prix l’énergie et de l’ensemble des services.
Mais aussi pour pallier les carences de l'Etat dont les conséquences s'avèrent de plus en plus désastreuses pour l'éducation, la santé, le logement, carences qui frappent de plein fouet les travailleurs et les plus démunis et qui avec les dernières mesures de restriction des budgets sociaux annoncées par le gouvernement Sarkozy, ne vont faire que s’aggraver.
Le mécontentement social ne fait que croître et s’exprime en ce moment même par une mobilisation dans les milieux scolaires (lycéens et enseignants) contre les suppressions massives de postes prévues à la rentrée prochaine.
Le manque crucial de logements rend totalement dérisoire la loi sur le logement opposable dont on a fait grand bruit.
Cette crise du logement touche de plein fouet la population d’Alfortville. De nombreuses familles s’entassent dans des poches d’habitat indigne et insalubre, sur lesquelles règnent des marchands de sommeil. D’autres en raison du chômage, des empois précaires, des salaires insuffisants, n’arrivent pas à faire face à leurs échéances à payer les loyers et vivent dans l’angoisse de l’expulsion. Les services sociaux sollicités ne savent pas comment faire face à cette augmentation de la pauvreté.
Si le manque de logements est un problème national qui nécessite que l’Etat déclenche un plan d’urgence pour le résoudre, les communes ont aussi des choix à faire.
Or les choix qui transparaissent dans le budget qui nous est proposé aujourd’hui ne répondent pas suffisamment aux problèmes que rencontre la population laborieuse.
L’habitat social se dégrade par manque d’investissements et d’entretien, et au lieu de rénovation, ce qui se programme est la destruction d’immeubles HLM, comme aux Alouettes. On nous parle certes de reconstruction en vue, mais alors qu’il y a au moins 1800 demandes de logement social en attente, il devrait y avoir d’autres priorités que la destruction de ce qui existe.
En même temps à l’autre bout de la ville l'aménagement de la ZAC des bords de Marne, qui se traduit par des évacuations d’habitants, commence par la construction de bureaux.
Les habitants concernés par ces projets sont laissés dans l’ignorance des conséquences qu’ils auront pour eux et sont inquiets pour leur relogement, d’autant plus que les opérations immobilières en cours sur Alfortville se traduisent par les loyers prohibitifs.
J’approuve les actions municipales qui vont dans le sens de la défense des services publics (scolarité, bureaux de poste, transports en commun), des équipements collectifs, de l’amélioration de l’habitat.
Mais je ne peux que désapprouver les hausses des impôts locaux qui vont frapper les plus pauvres, le champ libre laissé à la spéculation immobilière, et les privatisations des services, notamment la gestion de la piscine qui après les investissements très lourds payés par la collectivité, sera confiée au privé. C’est pourquoi je voterai contre le budget qui nous est présenté »
Il y avait de nombreux autres points à l’ordre du jour. Au total j’ai voté oui sur 26 points, non sur 5 points et une abstention. La plupart concernaient des formalités administratives ou techniques. Seuls quelques points ont fait l'objet de débats assez brefs. Voici un résumé de l’essentiel de mes interventions.
Centre aquatique : Autorisation de programme et mise en place crédits de paiement (14 600 000 €, dont 5 600 000 € en 2008)
« Cette opération va coûter des sommes importantes à la collectivité pour confier ensuite la gestion du centre au privé. Je précise que je ne suis pas par principe opposé à toute hausse des impôts, mais je suis opposé à certains choix qui sont faits de l’utilisation de l’argent public, qui laissent de coté les intérêts de pans entiers de la population laborieuse. Ce qui est le cas sur cette question ».
Subventions aux associations (1 800 000€ +1 800 000€ pour le CCAS)
« Je m’abstiendrai sur cette question n’ayant pas eu le temps d’avoir une connaissance suffisante de ce que recouvrent certaines associations.
Je ferai une remarque concernant les associations à caractère religieux. Certaines affirment leur caractère cultuel, pour d’autres nous ne savons pas. Je suis par principe contre leur financement par l’argent public, car étant pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat je suis aussi pour la séparation des communes et des cultes.
Je considère que chacun doit avoir le droit de pratiquer son culte, mais ce doit rester une affaire privée, et c’est à chaque communauté de trouver en son sein les moyens de cet exercice ».
Local pour l'association Musulmane (partage du local 40/42 rue de Nice avec l’association Culturelle Algérienne)
« Si je suis contre le subventionnement d’associations à caractère religieux, je suis pour permettre à chacun le libre exercice de son culte, je voterai donc pour la mise à disposition d’un local loué à cette association ».
Bilan et prévisions de l’avancement des projets immobiliers du secteur ZAC des bords de Marne (Nord de la Ville): Au final de l’opération qui va s’étaler sur plusieurs années il y aura en surface utilisable (SHON)18 000 m2 de bureaux, 26 000 m2 de logements dont « 16 500 m2 de logements en accession et en locatif social », pour reprendre l’expression officielle
« Un renouvellement urbain est indispensable dans cette zone du secteur nord de la Ville, mais je ne saurai pour autant approuver l’opération immobilière en cours, pour les raisons que j’ai donné à propos du budget.
Je souhaite savoir
·D’abord ce qui est prévu pour le relogement des familles qui habitent encore dans les parcelles qui ne sont pas encore évacuées,
·   Ensuite dans le même ordre d’idées, est ce qu’il prévu une opération de résorption de l’habitat indigne dans le quartier proche de la ZAC ?
·   D’autre part si les réalisations d’équipements collectifs (crèche, école, espaces verts publics) y sont envisagées »
Projet ANRU  Sud de la Ville Alouettes, Chantereine, Saint Pierre, Grand Ensemble : le conseil avait à se prononcer sur la création de 3 postes, dont un chef de projet , chargés piloter et coordonner la cellule de renouvellement urbain créée pour cette opération
« Nous n’en sommes plus au stade de projet puisque l’on nous propose le recrutement pour 3 postes afin de piloter la réalisation de cette opération. Pourtant la population qui devait être consultée est toujours tenue dans l’ignorance.
Des moyens sont prévus pour l’accompagnement technique des travaux, mais toujours rien pour l’accompagnement social.
Chacun le sait les questions que se posent les habitants sont multiples et cruciales pour eux : quel est le périmètre des démolitions prévues, quelle est la quantité de logements qu’il est prévu de reconstruire et à quel endroit, comment seront relogées les familles pendant les travaux, quel est le montant des loyers qui seront demandés lors des relogements après travaux.
Mais le sentiment général c’est l’incompréhension face à ce gâchis que va représenter la destruction d’un ensemble de 560 logements, qui ne sont pourtant pas à l’état de ruine surtout si on les compare aux logements sordides dans des immeubles taudis ou des hôtels meublés dans lesquels doivent s’entasser des familles dans d’autres parties de la ville.
Le parc social immobilier a besoin de rénovation mais pas de destruction, surtout dans un contexte ou la demande de logement social atteint des sommets.
Il est temps de reconsidérer complètement le problème et, au lieu d’aller vers l’utilisation de la dynamite et du bulldozer, de se lancer dans une opération de rénovation du quartier en concertation avec les habitants ».
Un vœu présenté par Tisseyre (PS) a été voté contre la suppression de 11000 postes d’enseignants (dont 250 dans le 94) à la rentrée prochaine. Un débat a eu lieu car l’UMP est intervenue pour défendre la politique de « réformes » du gouvernement . J'ai pris la parole pour dénoncer cette politique catastrophique d'économies sur le dos de l'éducation nationale qui se traduira par la dégradation des conditions de travail des élèves et des enseignants. J’ai voté pour la motion. 

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