Article de Lutte Ouvrière du 20 Mai
Mardi 19
mai, les enseignants ont fait grève et ont manifesté contre les nouvelles
attaques voulues par le gouvernement Hollande, rebaptisées « réforme des
collèges ». Car ils savent que, derrière les discours prétendument
pédagogiques, cette réforme visera, comme toutes les précédentes, à réduire les
moyens de l’Éducation nationale.
Quand Najat
Vallaud-Belkacem justifie la fin des options de latin et de grec ou des classes
bilangues (anglais, allemand) dès la sixième par une volonté de plus d’égalité
entre les élèves, elle mérite bien la colère des enseignants. Car, bien
entendu, cette démagogie ne sert qu’à réduire les enseignements proposés, et
non à accroître les moyens pour les élèves en difficulté. Au contraire même.
Dans les
faits, pour les élèves, le nombre d’heures de français, de mathématiques et
d’histoire-géographie sera réduit et les enseignements de SVT (sciences de la
vie et de la terre), de physique-chimie et de technologie fusionnés en un seul
en sixième. Avec les heures dégagées dans ces matières, les élèves seront
censés travailler sur des projets pluridisciplinaires avec plusieurs
professeurs et en groupe réduit. Mais, pour que le travail en groupe réduit
avec les élèves soit possible, il faut augmenter le nombre d’enseignants. Et
l’annonce faite par la ministre de 4 000 postes en plus est loin de répondre au
problème, car cela représente à peine dix heures par collège.
De plus sur
la question des créations de postes, Hollande n’est plus à un mensonge près. Il
avait promis de créer 60 000 postes dans l’Éducation nationale. Aujourd’hui, il
se vante d’en avoir déjà créé 35 000. Mais c’est faux. Il n’a créé qu’environ 6
000 postes de titulaires, le reste étant pour l’instant des stagiaires.
Le
gouvernement Hollande poursuit en fait la politique du précédent. Sarkozy avait
supprimé 80 000 postes dans l’Éducation nationale. Hollande n’en crée que
quelques milliers, largement insuffisants au regard de l’accroissement
démographique. Cela fait que le nombre d’élèves par classe, lui, ne cesse
d’augmenter. En parallèle, en 2014, le gouvernement a réduit les moyens des
zones d’éducation prioritaire, et bien des établissements ont vu leurs heures
diminuer cette année. Le gouvernement entend continuer : le décret
d’application de la réforme est paru mercredi 20 mai, au lendemain de la grève
!
Marion AJAR
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