lundi 20 mai 2019
jeudi 16 mai 2019
mercredi 15 mai 2019
lundi 6 mai 2019
Justice de classe : Le tribunal refuse de condamner Smovengo pour le licenciement des grévistes
Les
Prud’hommes refusent de condamner Smovengo
pour le
licenciement des grévistes…mais la résignation n'est pas d'actualité !
Le 30 Avril 2019
Ayant saisi le Conseil des Prud’hommes de Nanterre suite à leur
licenciement en juin 2018 à l'issue de plus de deux mois de conflit,
vingt-et-un salariés de Smovengo (la société gestionnaire des Vélib’ pour Paris
et sa métropole), et les syndicats CGT et SUD qui intervenaient volontairement,
ont été déboutés le 11 avril dernier de leur demande . En effet, le juge départiteur
n'a pas considéré que ces licenciements étaient illicites.
Des travailleurs font grève pour défendre leurs salaires et leurs conditions
de travail, ils sont licenciés collectivement… et cela est normal pour la
justice !
Si les salariés avaient fait grève c'est parce que, suite au changement
d'exploitant de Decaux à Smovengo en 2018, ils avaient perdu en salaire et en primes
et n'avaient même pas les équipements pour travailler correctement. La direction avait répondu par le
mépris, les huissiers, les vigiles et l’embauche illégale d’intérimaires mais,
voyant que la lutte tenait bon, elle avait assigné au bout de trois semaines
les grévistes devant le TGI les accusant d'empêcher les non-grévistes de
travailler, de bloquer les accès des entrepôts et de commettre des exactions.
Surtout, elle avait subitement découvert qu’aucun préavis n’avait pas été
déposé et a alors demandé à ce que la grève soit déclarée illicite.
Somme toute Smovengo se drapait dans
sa fonction de service public et osait accuser les salariés de porter atteinte
à l'intérêt des usagers or les utilisateurs de Vélib peuvent constater tous les
jours la gabegie avec laquelle Smovengo assure la continuité du service public.
Le TGI a rendu sa décision le 14 mai 2018, en suivant
la direction sur l’absence préavis mais avait retenu la bonne foi des salariés
lors du déclenchement de la grève, une décision dont la direction s'est ensuite
servie pour licencier les salariés qui poursuivaient la lutte.
Pourtant, quelques mois après s'être débarrassés d'eux,
la direction a accordé une bonne partie des augmentations qu’ils revendiquaient…
mais eux n'étaient plus là pour en bénéficier ! En plus d’une prime
exceptionnelle de 500 euros, la majoration des horaires de nuit a été fixée à
20 % au lieu de 10 %, les jours fériés et les dimanches majorés de 20 % et la
prime de panier augmentée de 6 à 9 euros.
Dans le jugement prud’homal du
11 avril dernier, le tribunal refuse de condamner la direction de Smovengo.
Comme dans de nombreux autres conflits sociaux, les tribunaux se montrent le plus souvent compréhensifs envers
le patronat et impitoyables avec les travailleurs qui luttent : cela a été
le cas pour Air France suite à l'affaire de la chemise arrachée, pour Goodyear
dans la lutte contre la fermeture, pour les victimes de l'amiante dont aucun
procès n'a abouti à ce jour et pour les Gilets jaunes, qui sont condamnés et pour
certains en prison, alors que les auteurs de violence policières ne font eux
l’objet d’aucune poursuite.
Face aux attaques patronales
et au soutien que leur apportent le pouvoir et les tribunaux, il y a urgence à inverser
le rapport de forces en renforçant par la lutte le camp du monde du travail.
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