C'est se moquer du monde. Les logements qui sont proposés depuis plusieurs mois aux familles habitant les tours des Alouettes sont autour de 200€ plus élevés que les logements actuels, et cela même pour les ménages en dessous des plafonds de revenus. Logial parle maintenant de "reste à charge" pour les locataires alors que dans toutes les réunions d'information et dans les documents remis aux locataires et communiqués largement dans toute la ville il était affirmé "Le montant de la quittance sera maintenu".
Quant il était question de hausse c'était pour dire que "dans certains cas il y aura peut-être des hausses, mais de 40 à 50 € maximum"
Extrait document remis aux locataires |
extrait BMO Octobre 2008 |
On le voit aujourd'hui, ce n'était qu'un mensonge.
Au lieu de logements spacieux, lumineux parce souvent en hauteur, les locataires se voient déménagés dans des logements plus petits, moins clairs, avec vis à vis très proche. Impossibilité de réinstaller son mobilier ancien. Coin cuisine américaine. Pas de débarras. Beaucoup moins de confort et plus de nuisances. Les personnes âgées qui avaient conservé un appartement familial avec plusieurs pièces se voient reléguées dans un petit logement.
Tout cela pour une quittance beaucoup plus élevée avec des charges supplémentaires à payer ( notamment parking).
Logial affirme que les loyers n'avaient pas été augmentés pendant des années. Pourtant en Juin 2011 il y a eu 1, 01% d'augmentation et le 1er Mars 2013, (hausse annoncée le 22 Mars après la visite du président de la République François Hollande dans les logements de Logial des Bords de Marne) : 1,6% .
Les locataires qui ont été relogés dans les logements anciens se sont retrouvés dans des logements souvent moins bien que ce qu'ils avaient. Ceux qui ont été relogés dans du neuf en Bord de Marne ou quartier des Pontons, sont dans des logements plus exiguës, et payent plus cher. Tout comme ceux en cours de relogement dans le quartier même des Alouettes.
Certes les bailleurs sociaux subissent les restrictions budgétaires des gouvernements successifs qu'ils soient de droite ou de gauche. Mais pour maintenir leur équilibre financier ils s'en prennent aux locataires qui doivent payer le prix fort. Pour que les banquiers et les entrepreneurs de BTP continuent à engranger les profits, pour que les requins de l'immobilier puissent réaliser des placements rentables, ce sont les locataires qui trinquent.
La crise du logement nécessiterait des investissements importants dans tout le pays et la réalisation directement par l'Etat, avec son propre personnel, sans passer par les entreprises du BTP, d'un programme de construction massive de logements à prix abordables.
Au lieu de cela l'Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU), bricole avec des fonds réduits et lance des opérations qui servent surtout les intérêts des gros entrepreneurs du bâtiment et des banquiers.
Tout cela se passant dans la plus grande opacité .
Dans le domaine du logement aussi les locataires, les travailleurs doivent se regrouper, s'organiser et se mobiliser pour être une force collective et pouvoir défendre leurs intérêts.